Hapsatou Sy, le parcours d'une conquérante

L'envie dès l'enfance

Née en France d'un papa sénégalais et d'une maman mauritanienne, Hapsatou Sy est la troisième d'une fratrie de huit enfants. "J'ai toujours eu le sentiment d'être l'aînée. Je me suis beaucoup occupée de mes frères et sœurs. Et je le fais encore," confie-t-elle. Puis la jeune femme parle de ses parents qui lui ont inculqué le goût du travail, de l'effort et du respect.
Très tôt, l'envie de faire des affaires a fait son apparition. "A 12 ans, j'aidais les personnes âgées dans une maison de retraite. En parallèle, je rendais service aux aînés de mon quartier. Je leur faisais les courses, le ménage... Ils me donnaient des sous pour me remercier. A l'époque, j'étais la plus riche des enfants de mon âge ! C'est à cette période que j'ai compris que plus tard, je serai businesswoman !"

L'école, une chance

Hapsatou Sy est une femme déterminée. Et ce, depuis l'adolescence. "J'ai fait un BEP Secrétariat. Mais je ne voulais pas devenir secrétaire. Je voulais beaucoup plus. Du coup, je me suis lancée dans un BTS Commerce International. Mes professeurs m'ont prévenue des difficultés que j'allais rencontrer. Mais je suis quelqu'un qui n'a peur de rien. J'aime l'adrénaline, avoir la boule au ventre. C'est ce qui me fait avancer. " Sans surprise, Hapsatou a obtenu son diplôme. Puis elle est partie faire son stage de fin d'études chez un importateur de mode à New York. Ville de tous les possibles.
 

Son rêve américain... En France

Une fois rentrée de New York, Hapsatou a des idées plein la tête. Mais le temps ne presse pas. Elle décroche un poste dans une entreprise de financements. Au bout d'une seule année, elle devient responsable des marchés internationaux. "Ça y est, j'étais une businesswoman ! Un travail de rêve, un super salaire, une voiture de fonction. J'aurais pu rester dans cette position confortable. Mais je voulais plus. Mes idées ont refait surface. Surtout celle de créer mes instituts de beauté. Pendant presqu'un an, j'ai peaufiné mon projet, cherché un local. Une fois que j'avais tout. J'ai tout planté du jour au lendemain pour vivre ma propre aventure."
 

Naissance d'un empire

En juillet 2005, Hapsatou ouvre son premier centre de beauté Ethnicia sur l'Île Saint Louis en plein cœur de Paris. Les débuts ont été difficiles. Il a fallu apprendre à gérer. La jeune chef d'entreprise a suivi une formation en conseil en images pour apporter un réel service à ses clientes. Elle faisait appel à des freelances pour honorer les soins. "Un début d'aventure très rude. J'ai mis toutes mes économies dans ce projet. Je n'avais même plus de quoi m'acheter un sandwich ou une bouteille d'eau. J'allais chez mes parents pour manger. Mais je n'ai jamais lâché parce que je n'ai jamais rien eu à perdre."
Au bout de quelques semaines et toujours pas (ou très peu) de clientes, Hapsatou décide de jouer la carte du culot. Elle convoque toutes ses amies. Réunion de crise. Elles mettent toutes la main à la pâte et customisent des t-shirts blancs à l'effigie d'Ethnicia. Toutes ensemble et vêtues de leurs tops home made, elles se rendent à la boîte de nuit parisienne La Suite. Voyant arriver cette armada, Cathy Guetta, la propriétaire, les laisse entrer. Et là, Hapsatou distribue à toutes la clientèle des flyers estampillés "Ethnicia arrive en France". "Tout le monde pensait que c'était un concept venu des States. Et la clientèle a gonflé de jour en jour après cet événement !" se souvient Hapsatou.
 

Un business qui monte qui monte

Après sept années d'existence, Ethnicia change de nom et devient Hapsatou Sy. "Les clients pensent souvent qu'Ethnicia est réservé aux cheveux afro. La marque porte désormais mon nom pour éviter toute confusion," explique-t-elle.
Aujourd'hui, Ehtnicia ou Hapsatou Sy, ce n'est pas moins de 17 lieux de beauté et 150 collaborateurs à travers toute la France. Une nouvelle adresse arrive prochainement à Rouen. Une gamme complète de maquillage est également disponible.
Et pour l'international, Hapsatou Sy se lance à la conquête de Luanda en Angola qui fait partie des villes les plus riches d'Afrique.
 

Une âme généreuse

Au-delà d'être une bosseuse acharnée, Hapsatou Sy aime aider les autres. Elle prête souvent ses locaux de la rue Saint Honoré aux jeunes artistes qui souhaitent exposer leurs oeuvres. Son salon de beauté devient alors un lieu d'échange et de partage. Des valeurs chères à son cœur.
Hapsatou Sy est définitivement une femme de fer au cœur immense.

Plus d'informations :
Le site d'Ethnicia/Hapsatou Sy
Le blog d'Hapsatou Sy

Retrouvez Hapsatou Sy, membre du jury de l'émission L'Inventeur de l'année diffusée tous les lundis sur M6.