Femmes "à vendre" : la mauvaise blague allemande

Enchères et en os. En Allemagne, une coutume permet la vente aux enchères de femmes pour célébrer l'arrivée du mois de mai. Zoom sur une pratique pour le moins déconcertante.

"En mai, fais ce qu'il te plait", dit-on. Nos amis allemands ont cru bon d'appliquer ce dicton français à la lettre. Chez nos voisins, le mois de mai est marqué par de multiples festivités dans les contrées rurales, censées célébrer le retour de la belle saison. Et pour célébrer l'arrivée du beau temps, quoi de mieux que de se procurer une jolie minette en jupette pour se pavaner au bal du village ?
La "Maifrauenversteigerung" (finement traduite par "vente aux enchères des femmes de mai") est en fait une coutume ancienne qui remonterait au XVIIIe siècle, où des associations d'hommes célibataires se rassemblaient dans les tavernes villageoises avant les fêtes de mai dans le but d' "acheter" aux enchères leurs partenaires de bal. On est ici loin du conte de fées...
Age minimum des biens achetés ? 16 ans. Vous avez dit rustique ?
Si cette coutume toujours en usage dans l'ouest du pays semble pour certains presque archaïque, elle évolue toutefois grâce aux outils de communication modernes : ainsi, Slate relaie le témoignage de la journaliste Rebecca Erken, qui a assisté à l'une de ces ventes : "Près de cinquante femmes sont ici mises aux enchères, à côté d'autres produits –une tireuse à bière en laiton, deux bouteilles d'eau de vie aux herbes. Une présentation montre des photos et des extraits des profils Facebook des femmes. Pour chacune, l'année de naissance et la situation amoureuse ont été listées".
Les enchères peuvent ainsi monter très haut. À Mannheim, dans le sud-ouest du pays, les participants déboursent en moyenne 250 euros pour faire la fête aux bras d'une lolita et l'un d'entre eux a même acheté sa cousine pour la modique somme de 1200 euros. Pas de quoi rechigner, monsieur a fait de sa cavalière la "reine de mai", titre accordé à la femme dont l'acquéreur a déboursé le plus d'argent pour s'octroyer sa compagnie. Quelle chance !