Jeux vidéo : une féministe menacée de mort
La blogueuse Anita Sarkeesian, très célèbre pour ses chroniques contre le sexisme dans les jeux vidéo, a reçu des menaces de mort et de viol. Une affaire qui rappelle que ce milieu est encore trop hostile aux femmes.
Anita Sarkeesian est la figure de proue du féminisme dans le monde du jeu vidéo. Sous le pseudonyme de Feminist Frequency, cette universitaire américano-canadienne diplômée en sociologie et politique écrit et anime des vidéos militantes sur Youtube : Tropes vs Women in Games ("Les clichés contre les femmes dans les jeux vidéos").
Depuis 2012, la chroniqueuse subit des attaques de gamers mysogines, au point d'avoir reçu plusieurs menaces de viol et de mort.
Cette fois, la mise en ligne d'une nouvelle vidéo de la blogueuse, intitulée Les femmes en tant qu'éléments de décor, a déchaîné ses détracteurs les plus violents. Même sa famille a été visée par ces récentes attaques, avec publication des adresses postales de ses proches sur Internet. Anita Sarkeesian a pris peur. "Des menaces vraiment effrayantes ont été faites contre moi et ma famille", explique-t-elle sur Twitter. Avant d'ajouter : "Je suis saine et sauve. Les autorités ont été informées. Je reste avec des amis ce soir. Je n'abandonne pas. Mais le harcèlement contre les femmes spécialisées dans le monde de la technologie doit cesser !"
De nombreux éditoriaux dans la presse vidéoludique anglo-saxone se sont servis de l'incident pour critiquer une très forte misogynie dans la communauté des jeux vidéo. Certains personnes ont toutefois appelé à plus de neutralité dans la couverture de cet événement et à la fin de cette connivence journalistique comme le hashtag #GamerGate. D'autres ont aussi accusé Anita Sarkeesian et Zoe Quinn, une développeuse victime de sexisme, d'avoir instrumentalisé ces attaques à des fins promotionnelles, pour mieux vendre leurs projets. La réaction principale de nombreux joueurs a été de se désolidariser de ces récents incidents avec les hashtags #NotAllGamers et #welovegamedevs, afin de prouver que ces attaques n'étaient le fruit que d'une minorité.
