A l'Est, on inspecte les petites culottes

Chez les Slaves, la lingerie, c'est coton. La Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan ont décidé d'interdire les culottes faites principalement de synthétique, accusées de nuire à la santé des femmes qui les portent.

En février 2014, le journal russe Gazeta annonçait que le règlement technique de l'Union douanière qui réunit la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan comptait interdire l'importation, la production et la vente de slips et autre petites culottes qui contiendraient des composants synthétiques. Cette interdiction, qui concerne une grande majorité de dessous en dentelle, a été votée une première fois en 2010 par la Commission économique eurasienne (une union économique qui rassemble ces trois pays) entre en vigueur ce 1er juillet 2014.
Le président de l'union des consommateurs russes affirmait ainsi sur la chaîne NTV :
"Si les sous-vêtements synthétiques sont si populaires en Russie, c'est parce que les gens ne sont pas informés sur leur nuisance pour la santé". En effet, ces tissus synthétiques dont la capacité à absorber l'humidité de l'air est entre 3 et 3,6 % ne seraient pas conformes aux "exigences en matières textiles" pour les vêtements.
Une interdiction qui serait donc fondée sur des préoccupations de santé publique...
Malheureusement, cette disparition pourrait bien handicaper de nombreux propriétaires de magasins de lingerie qui risquent de faire faillite. Un véritable défi aussi pour l'industrie textile qui risque de subir une perte de revenus considérables puisque les sous-vêtements en question représentent près de 90% d'un marché évalué à quatre milliards d'euros.
Côté consommateurs, le choix deviendra beaucoup plus restreint car aucune autre production n'est envisageable à court terme.
Dès l'annonce de cette interdiction,  certaines femmes faisaient entendre leur colère : Dimanche 16 février, des Kazakhs ont ainsi manifesté pour "La libération des petites culottes en dentelles", armées de slogans tels que "Nous voulons la liberté de culotte !". Une trentaine de femmes se sont alors fait arrêter, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Une mesure pour le moins culottée !  

Récemment, Oleg Mikheïev, député russe, souhaitait faire interdire les talons hauts dans l'union douanière

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Manifestation pour "La libération des petites culottes en dentelles ", dimanche 16 février à Almaty, Au Kazakhstan.   © Sipa