DSK sort (enfin) de son silence

L'homme médiatique devenu homme de l'ombre sort enfin de sa tanière et se livre dans un entretien à lire dans le Point jeudi 11 octobre. Morceaux choisis.

Il ne s'était pas exprimé depuis septembre 2011, lors d'une interview sagement menée par Claire Chazal sur TF1. Dominique Strauss-Kahn sort de son silence et se confie dans une interview exclusive à paraître le 11 octobre dans Le Point. L'ex d'Anne Sinclair y éclipse les sujets politico-économiques pour se concentrer sur sa profonde indignation face aux atteintes répétées à sa vie privée.

"Qu'on me laisse tranquille !"

Le 10 octobre, Le Point publie en exclusivité sur son site internet des morceaux choisis de l'interview accordée par le socialiste déchu. "Je ne supporte plus qu'on s'arroge le droit d'abuser de ma situation et des enquêtes judiciaires qui me visent - à tort - pour bafouer ma vie privée et en livrer aux quatre vents des lambeaux, réels ou inventés, sous prétexte de je ne sais quelle transparence moralisatrice, s'emporte-t-il. Qu'on me laisse tranquille !"

Vraie plainte, faux riche

L'ex-futur candidat socialiste avait vu ses ambitions stoppées net en mai 2011 lors son arrestation à New York, suite à la plainte pour abus sexuels déposée par Nafissatou Diallo, femme de chambre du Sofitel où séjournait DSK. Si l'ancien directeur du FMI a été exonéré de poursuites pénales Outre-Atlantique, il doit encore gérer une procédure civile pour dommages et intérêts devant un tribunal du Bronx. "Aux États-Unis, on n'intente un procès de ce type qu'à quelqu'un qui est riche, affirme-t-il. Les avocats de la plaignante ont cru que je l'étais. Je ne le suis pas." Aujourd'hui, Dominique Strauss-Kahn reste toujours sous le coup d'une mise en examen en France pour "proxénétisme en bande organisée" dans l'affaire du Carlton de Lille.

 

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L'affaire DSK n'est pas prête de sortir des mémoires. © Benaroch/Sipa

"Je regrette d'avoir choqué"

Interrogé sur sa campagne présidentielle avortée, DSK affirme regretter simplement d'avoir "causé une double déception aux Français - à ceux qui ont été choqués d'apprendre des choses qu'ils ne soupçonnaient pas sur [sa] vie privée et à ceux qui ont été déçus qu'à cause de [son] comportement, [il] n'ait pas été en situation de faire [son] devoir".

"J'ai été naïf"

Dans son interview accordée au Point, Dominique Strauss-Kahn regrette ne pas avoir pris conscience plus tôt de l'impact que sa vie privée pouvait avoir sur sa vie politique. "J'ai longtemps pensé que je pouvais mener ma vie personnelle comme je l'entendais, sans incidence sur l'exercice de mes responsabilités, reconnaît-t-il. Y compris des comportements libres entre adultes consentants - il existe de nombreuses soirées à Paris pour cela, vous seriez surpris d'y rencontrer certaines personnes... J'ai été naïf, pour ne pas dire plus. Ce qui est peut-être valable pour un chef d'entreprise, un sportif ou un artiste ne l'est pas pour un politique. J'étais trop en décalage avec la société française sur ce point pour un responsable politique. Je me suis trompé."

DSK sans frontières

Aujourd'hui, DSK se consacre à des activités de conférencier et de consultant pour des banques ou fonds d'investissement à l'étranger. Il ne se ferme aucune porte. "Je sens la possibilité de m'investir dans de grands projets internationaux, de participer à la réalisation de choses importantes qui pourraient vraiment contribuer à changer la vie des gens, dans des endroits du monde qui ont besoin d'aide. Pour l'instant, je suis encore entravé par ma situation." Esseulé, fauché et sans réel avenir politique, DSK renaîtra-t-il de ses cendres ?