Christine Boutin touche le gros lot

Christine Boutin avait déjà reçu 500 000 euros de l'UMP au début de l'été, elle va encore encaisser 180 000 euros, compensation financière pour le retrait de sa candidature face à Nicolas Sarkozy à la dernière présidentielle. Jackpot !

"J'ai passé une alliance avec Nicolas Sarkozy en février, quand j'ai retiré ma candidature à la présidentielle", explique Christine Boutin à l'hebdomadaire Valeurs actuelles. "En le soutenant, je renonçais aux 800 000 euros de financement public de ma campagne, somme que j'avais déjà dépensée. Nicolas Sarkozy s'était engagé à ce que cette somme me soit remboursée par l'UMP", affirme la présidente du Parti chrétien-démocrate.
La loi sur le remboursement des frais de campagne prévoit un remboursement de 800 000 euros pour les candidats du premier tour ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés.

Elle a choisi son cheval (de bataille)

Valeurs actuelles fait état, sans le nommer, des confidences d'un député UMP laissant entendre que ce pécule serait une contrepartie de l'engagement de la patronne du PCD en faveur de Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP. Une version formellement démentie par l'intéressée qui se dit "blessée que l'on ait pu imaginer une seconde" qu'elle était "achetable". "Je suis allée voir François Fillon et Jean-François Copé à plusieurs reprises. Seul Copé m'a écrit une lettre très claire sur l'alliance de l'UMP et du PCD, garantissant l'autonomie et l'indépendance de mon parti", fait-elle valoir pour justifier son choix en faveur du secrétaire général de l'UMP.

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Christine Boutin touche le gros lot © Stéphane de Bourgies

"L'UMP a une dette vis-à-vis de moi, j'ai des preuves de l'engagement de Sarkozy de me rembourser ces 800 000 euros", insiste la pasionaria des valeurs chrétiennes. "J'ai malheureusement dû me battre pour commencer à en voir la couleur. J'ai même dû vendre ma permanence pour solder une partie de ma dette. D'ailleurs, après avoir touché ces trois chèques (de 60 000 euros chacun, NDLR), l'UMP me devra encore 120 000 euros, dette que Fillon devra honorer s'il est élu à la tête du mouvement", souligne, jusqu'au boutiste, la pieuse Christine Boutin.

Boutée un peu rudement hors de la Sarkozie, l'ancienne ministre avait dû rendre les clés du Logement lors d'un remaniement gouvernemental. Blessée par son expulsion musclée, elle s'était consacrée à son propre parti.
A 68 ans, cette fervente pratiquante et défenseure de la famille, mariée à Louis, mère de trois enfants, cinq fois grand-mère et deux fois candidate à l'Elysée, ne se cache ni pour prier ni pour dire ce qu'elle pense du mariage gay et de l'homoparentalité. Ses prises de position, contre l'union homosexuelle, mais aussi contre l'avortement ou l'euthanasie, n'ont pas fini de faire jaser.

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