Christine Boutin regrette-t-elle vraiment ses propos sur l'homosexualité ?

La fervente opposante au Mariage pour tous a reconnu vendredi avoir été "maladroite" en qualifiant l'homosexualité d'"abomination".

Repentance ? C'est seulement quelques heures après que l'association Inter-LGBT (association lesbienne, gay, bi et trans) ait annoncé qu'elle allait porter plainte contre Christine Boutin pour diffamation et incitation à la haine, que l'ex-ministre a fait machine arrière. "J'admets que le mot "abomination", sorti de son contexte originel et du texte complet prononcé dans lequel il se trouvait, ait été un propos maladroit", peut-on lire dans un communiqué qu'elle a adressé à l'AFP. "Je n'ai proféré aucune attaque personnelle et regrette que le sens de mon propos ait pu être mal compris, voire blesser. Il n'y avait là aucune intention de porter atteinte à quiconque", précise-t-elle encore. Vraiment ? C'est pourtant à l'occasion d'une interview au magazine Charles, début avril, que Christine Boutin avait tenu ces propos très déplacés. Elle y affirmait que "l'homosexualité est une abomination, pas la personne", tout en précisant que "le péché n'est jamais acceptable, mais le pécheur est toujours pardonné". Elle-même se qualifiant de "pécheresse", incapable toutefois de faire "l'apologie du péché". Et le 3 avril dernier, elle tentait encore de nuancer maladroitement ses propos sur les onde de Radio Classique, en expliquant leur origine biblique. "Regardez dans les textes, dans l'Ancien Testament, c'est le mot "abomination" qui est pris". L'ancienne ministre essayait ainsi de recourir au Lévitique, le troisième des livres de la Torah, pour se disculper. Fera-t-elle lecture à haute voix des versets de la bible pour s'épargner une condamnation par les juges du tribunal correctionnel ? 

Péché ou pas, les réactions n'ont pas tardé sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, un groupe "je porte plainte contre Christine Boutin" s'est même rapidement constitué. Chez les politiques, les propos ont encore été qualifiés d'"insupportables, inacceptables, impardonnables" par le président de l'UMP Jean-François Copé. De son côté, le PS y avait vu "l'expression d'une haine qui n'a pas sa place dans la vle politique".

Pour Nicolas Rividi, porte-parole de l'Inter-LGBT, Christine Boutin est "quelqu'un qui tient ce genre de propos depuis quinze ans. Elle ne peut pas ignorer sa responsabilité. Qu'elle assume la croisade personnelle qu'elle mène contre les homosexuels".