3, 2 millions de Français concernés par le burn-out

Plus de 3 millions d'actifs ont un risque élevé de faire un "burn-out", selon une étude du cabinet Technologia, qui lance un appel pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d'épuisement né d'un déséquilibre, lorsque la sphère professionnelle est négligée par rapport à l'engagement professionnel.

3, 2 millions de Français concernés par le burn-out
© Peter Atkins - Fotolia.com
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Burn-out : 3, 2 millions de Français concernés © Peter Atkins - Fotolia.com

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le burn-out se caractérise par "un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d'incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail".

Le processus connaît différentes phases. On est d'abord plein d'enthousiasme, d'implication et d'ambition. Puis la maladie se déclenche suite à une exposition constante et prolongée au stress, ou au contraire à un travail monotone, à une sollicitation mentale, physique ou affective, à des objectifs difficiles voire irréalisables...

Les symptômes ? Irritabilité, perte d'énergie, insomnie, impatience, manque de motivation, d'attention, colère, incapacité à faire face aux tensions, à la pression. Certaines victimes ressentent également des douleurs variées (rhume, maux de ventre, courbatures...). Au niveau psychologique, on note une perte d'estime de soi, un état de tristesse et d'anxiété.

C'est en 1969 que le terme burnout a été utilisé pour la première fois. On réservait l'expression aux personnes très engagées émotionnellement dans leur métier, comme les infirmières, les médecins, les travailleurs sociaux ou les enseignants. On sait aujourd'hui que chaque actif peut y être exposé, qu'il ait un poste à responsabilités ou non.
Technologia, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, indique que le risque de burn-out est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5%), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7%) et les cadres (19%). Viennent ensuite les ouvriers (13,2%), les professions intermédiaires (9,8%) et les employés (6,8%).

L'affection touche des personnes sans antécédents psychiques et les pathologies "ne concernent que la sphère professionnelle", indique Technologia.

A l'heure actuelle, le burn-out peut être reconnu au titre de l'article L 461-1 du code de la sécurité sociale, mais uniquement si la maladie justifie une incapacité permanente de plus de 25% et si un lien "direct et essentiel" avec le travail a été mis en évidence par un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles. Seuls quelques dizaines de cas sont reconnus chaque année.

Technologia lance donc un pour la reconnaissance par la sécurité sociale du "burn-out" via la création de trois nouveaux tableaux de maladies professionnelles: dépression d'épuisement, état de stress répété et anxiété généralisée.

L'étude a été menée en ligne du 30 juillet au 20 août, auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 actifs, selon la méthode des quotas.