Boko Haram : des victimes racontent leur calvaire

L'ONG de défense et de protection des droits humains "Human Rights Watch" a publié lundi 27 octobre 2014, un rapport dans lequel 46 témoins et victimes d'enlèvements commis par Boko Haram décrivent ce qu'ils ont vécu.

Un cessez-le-feu entre les autorités nigérianes et la secte Boko Haram, qui avait été annoncé le 17 octobre 2014, prévoyait la libération des 219 lycéennes capturées mi-avril. Depuis, le monde est toujours sans nouvelles de ces jeunes femmes. Si nous ne savons toujours pas ou elles se trouvent, l'Organisation non gouvernementale Human Rights Watch nous décrit, dans un rapport publié lundi 27 octobre 2014, ce qu'elles endurent tous les jours. Ce dossier, intitulé "Ces semaines horribles passées dans leur camp: Les violences de Boko Haram contre les femmes et les filles dans le nord-est du Nigeria", rapporte, en s'appuyant sur des entretiens réalisés avec plus de 46 victimes et témoins d'enlèvements de la secte islamiste, le quotidien de ces femmes. Parmi elles, 12 jeunes filles ont fait partie des lycéennes enlevées début avril 2014.
Mariages forcés, viols, participation contrainte aux combats, abus psychologiques et physiques, c'est ce qu'endurent les victimes kidnappées par Boko Haram.
Une élève a raconté à l'ONG comment s'est passé son enlèvement. Alors qu'elle allait à l'école avec d'autres étudiantes, un islamiste leur a dit :  "Ah! Voici les personnes que nous cherchons. Vous êtes les filles à la tête dure qui s'entêtent à aller à l'école alors que nous avons dit "boko" est "haram". Nous allons vous tuer ici aujourd'hui".
Les petites chrétiennes qui vont en classe sont les plus ciblées par la secte qui leur ordonne de se convertir à l'islam et de ne plus s'instruire. Les étudiantes n'ont été relâchées qu'après avoir affirmé qu'elles étaient musulmanes et avoir promis de ne jamais retourner à l'école.
D'autres témoignages sont choquants et décrivent la cruauté des femmes présentes dans les rangs des islamistes. Certaines ont regardé des jeunes filles se faire violer et les ont empêché de s'enfuir.
Le rapport de HRW, par le biais des témoignages, insinue que le gouvernement nigérian n'a pas protégé ses concitoyens et n'a pas apporté de soutien et autres soins médicaux et psychologiques aux victimes de la secte.
Une des lycéennes enlevées à Chibok en avril est revenue sur son enlèvement. Selon elle, les terroristes ont fait marcher les jeunes filles pendant une quinzaine de kilomètres afin de trouver des véhicules sans être inquiétés par la police.
Comme le rappelle l'ONG, la secte islamiste de Boko Haram a enlevé plus de 500 filles depuis 2009 et fait près de 7000 victimes chez les civils.

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Human Rights Watch a publié un rapport complet sur les sévices que Boko Haram fait subir à ses prisonniers © Sipa Press