"Bring back our girls": le sommet de l'Elysée pour faire face à Boko Haram

Alors que les 200 jeunes lycéennes enlevées au Nigéria sont toujours otages de l'organisation terroriste, L'Elysée organisait ce samedi 17 mai un sommet avec les représentants de cinq pays africains. Tandis que Valérie Trierweiler, l'ex-compagne de François Hollande a pris l'initiative d'organiser un nouveau rassemblement au même moment place du Trocadéro, à Paris.

L'Elysée a convié ce samedi 17 mai à un mini-sommet le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, les chefs d'état des quatre pays africains frontaliers du Nigeria mais aussi des représentants européens. On attendait notamment le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague et la sous-secrétaire d'État américaine Wendy Sherman. Le but de cette réunion pour l'Elysée ? Démontrer "que les présidents de la région ont pris en compte le danger que représente Boko Haram et qu'ils sont tous là". Les messages de soutien des personnalités mais aussi d'anonymes aux 200 lycéennes de Chibok enlevées par la secte islamiste, au nord du Nigeria, se multiplient sur les réseaux sociaux, à travers le monde. 

Tandis que François Hollande tente de jouer un rôle de médiateur et de coordinateur entre les pays francophones et anglophones de cette partie de l'Afrique occidentale, son ex-compagne, Valérie Trierweiler, a pris l'initiative d'organiser de nouveau un rassemblement au Trocadéro au même moment, le hashtag #bringbackourgirls étant le slogan fédérateur. Sur place, elle est rejointe par des personnalités comme Yamina Benguigui mais aussi des lycéennes, particulièrement touchées par l'enlèvement des jeunes Nigériennes, arborant les prénoms de ces dernières en signe de soutien.

Venir en aide à ces 200 jeunes filles et tenter de les sauver paraît très  difficile. A tel point que Robert Menendez, président de la commission des affaires étrangères du Sénat américain, a dénoncé la lenteur "tragique et inacceptable" de la réponse du gouvernement nigérian à cette crise, et ce, "en dépit des offres d'assistance des États-Unis et d'autres partenaires internationaux". "L'un de nos soucis les plus graves est l'incompétence de l'armée nigériane et l'échec du gouvernement nigérian à donner une ligne de conduite aux soldats pour changer de tactique", renchérit Claire Friend, directrice Afrique au ministère américain de la Défense.  Pour l'instant, les différents gouvernement occidentaux se contentent d'une aide technique : "Nous avons envoyés des experts de l'intelligence. [...] Notre rôle c'est d'essayer de tracer, de chasser, de pourchasser ceux qui ont enlevé ces jeunes filles." expliquait Laurent Fabius dans une interview à BFM.TV.
Si le sommet organisé à Paris n'a pas pour but de déboucher sur une intervention militaire occidentale comme le rappelle l'entourage de François Hollande, l'idée est d'essayer d'instaurer une coordination entre le Nigeria et ses différents voisins. Car si c'est déjà le cas avec le Niger mais aussi le Tchad, les relations restent assez froides avec le Cameroun, qui pourtant se voit du plus en plus concerné par la violence de Boko Haram. L'objectif est aussi de mettre à leur disposition des experts qui pourront leur faire profiter de leur connaissance en matière de renseignements mais aussi d'analyses d'images satellitaires et aériennes. 
A l'issu de ce sommet, les chefs d'Etat africains ont réaffirmé leur fermeté quant à la lutte contre la secte islamiste : "Nous sommes déterminés à mener une guerre totale contre Boko Haram". François Hollande a pour sa part précisé qu'un plan d'action globale avait été mis en place. "Nous devons être capables d'intervenir rapidement en cas de danger". Cinq mesures immédiates ont été décidées : procéder à des patrouilles coordonnées, mettre en place un système de partage du renseignement, mettre en place des mécanismes d'échanges d'information sur les trafics d'armes et renforcer les mesures de sécurisation des stocks des armées, mettre en place des mécanismes de surveillance des frontières et créer une cellule de fusion du renseignement. Des décisions qui montrent que l'attentisme n'est plus de mise face à la menace que représente Boko Haram.

manifestation trocadero bring back our girl
Pendant que les politiques se réunissent, des lycéennes françaises viennent manifester leur soutien aux jeunes filles otages de Boko Haram au Trocadéro ce samedi 17 mai © Armelle Thoraval / JournalDesFemmes.com