Hollande-Gayet : que va devenir la première dame ?

Valérie Trierweiler chavirée par les révélations d'une liaison entre François Hollande et l'actrice Julie Gayet, le statut de première dame pose question. Est-il utile ? Juridiquement concevable ? Plusieurs responsables politiques souhaitent sa disparition pure et simple.

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Affaire Hollande-Gayet : adieu "première dame" ? © Sipa

Au début du mandat de son compagnon, Valérie Trierweiler, 48 ans, revendiquait sa liberté de ton, considérant logique de conserver un poste de journaliste à Paris-Match, tout en assurant ses obligations protocolaires aux côtés du président. Une relation présumée entre François Hollande, 59 ans, et la comédienne Julie Gayet, 41 ans, ont relancé le débat sur son rôle. La première dame doit-elle rester au Palais aux frais du contribuable alors que le président a une autre femme dans sa vie ?
 

De fait, aucun texte ne mentionne le conjoint du chef de l'Etat. Il ou elle ne figure pas non plus dans le décret régissant le protocole. La "place d'honneur" en ces multiples occasions relève donc d'une "tradition constante de courtoisie républicaine", écrivait le gouvernement en 2006.
Valérie Trierweiler n'est pas mariée avec François Hollande, elle n'en participe pas moins aux sorties officielles, voyages à l'étranger ou aux cérémonies comme encore le 8 janvier à l'occasion de la Galette des rois pour le personnel de l'Elysée.

Plus encore, c'est le financement des activités de Valérie Trierweiler qui interpelle. Faute d'autonomie juridique, elle voit ses dépenses imputées sur les comptes de la présidence, ce qui suscite inévitablement des critiques. En l'occurrence, cinq collaborateurs sont affectés à son service : deux agents contractuels et trois fonctionnaires, pour une "rémunération nette globale de 19 742 euros", écrivait en avril dernier la Cour des comptes.

Invité de Jean-Michel Aphatie, François Rebsamen, sénateur-maire (PS) de Dijon et ami intime du chef de l'Etat a souhaité mardi la disparition de (la notion) de "première dame". "Ces pratiques sont surannées, désuètes et devraient être bannies. François Hollande l'avait dit à un moment : on élit une personne. Et puis après tout, cette personne, elle vit seule, elle est célibataire, elle peut vivre avec un autre homme, une femme. Ca n'intéresse pas, ça ne doit pas interférer. Ca veut dire qu'il n'y a pas de première dame, c'est fini (...) Ce qui passerait par la disparition du bureau et du secrétariat du conjoint. Ce serait une avancée de la démocratie", a-t-il déclaré au micro de RTL.

Un point de vue que partage René Dosière, député (PS) de l'Aisne qui estime auprès de l'AFP : "Le conjoint doit rester dans l'ombre, vivre sa vie comme il l'entend, mais cela implique quand même que les candidats, les responsables politiques arrêtent de mettre leur vie privée au premier plan".

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, a déclaré sur Europe1 qu'elle était "pour la discrétion de la première dame". "Le conjoint n'a pas d'existence officielle. Il ou elle peut être invité dans des dîners, et donc avoir un petit secrétariat pour gérer tout cela, mais n'a pas besoin d'avoir un cabinet, un site internet..."

Histoires de cœur en démocratie. La publicisation des aventures amoureuses de notre président aura au moins eu le mérite de susciter la controverse sur les droits et les obligations, en public, de celui ou celle qui partage l'intimité d'un dirigeant.