Affaire Gayet/Closer : Le magazine condamné à payer 15 000 euros à Julie Gayet

Le verdict est tombé : le magazine Closer est condamné à verser 15 000 euros à Julie Gayet, qui avait porté plainte pour "atteinte à la vie privée" suite à la publication de photos volées. Retour sur une affaire qui a fait couler beaucoup d'encre.

La décision a été rendue ce jeudi 26 mars en début d'après-midi. Le tribunal de grande instance de Nanterre vient de condamner Closer à payer 15 000 euros à Julie Gayet pour son dossier du 10 janvier dernier sur "L'amour secret du président".
"Il y a un avant et un après Closer", avait déclaré Me Ennochi, l'avocat de Julie Gayet. Et personne ne pourra dire le contraire. 

Julie Gayet, 41 ans, née d'une mère antiquaire et d'un père professeur de chirurgie digestive s'oriente vers la comédie à 14 ans. Après des études d'histoire de l'art, de psychologie et de cinéma à la Sorbonne nouvelle, elle débute sa carrière d'actrice en tant que figurante dans Trois couleurs : Bleu. Si en vingt ans Julie Gayet a joué dans près de soixante-dix films, elle est longtemps restée une comédienne discrète, souvent relayée aux seconds rôles.
C'est toutefois le premier rôle qu'elle tiendra à partir du 10 janvier 2014 au sein de la scène polito-médiatique française, date de la sortie du magazine Closer, qui publie un reportage intitulé "L'amour secret du président" affirmant qu'elle entretient une relation amoureuse avec François Hollande, photos à l'appui. 
S'ensuit une histoire digne d'un scénario romantico-dramatique.
Le président de la République sait depuis le 9 janvier au matin que Closer prépare un gros coup. Un bombe s'apprête à être lancée. La nuit blanche du président est désormais célèbre, cette nuit du 9 au 10 janvier où François Hollande remuera ciel et terre pour se faire livrer le magazine en avant-première à l'Élysée. L'objet du délit arrivera à minuit, il est déjà trop tard.
Lui qui n'avait pourtant jamais cessé de reprocher à son adversaire Nicolas Sarkozy "cette confusion du privé et du public que les Français ne supportent plus" se trouve désormais dans une situation délicate. 
À 5h du matin, Valérie Trierweiler, maintenant ex-compagne du président, se fait hospitaliser à la Pitié-Salpêtrière. Dans une ambiance glaciale, tous les plus proches conseillers tentent de rassurer François Hollande et font mine de croire qu'il s'agit d'une "affaire privée qui se règle en privé", comme le dira plus tard le président lors d'une conférence de presse le 14 janvier. Le président, lui, prépare une déclaration à l'AFP, qui sera délivrée tôt le lendemain matin, autorisant tous les médias traditionnels à "reprendre l'info".
Et c'est ainsi que Julie Gayet sera propulsée à la Une des médias du monde entier. "Oh là là !", titrent en Français plusieurs médias allemands, "Hollande a une maitresse, les photos sur un site people", titre un journal italien,  "L'annonce d'une liaison secrète énerve Hollande", titre El Pais, célèbre quotidien espagnol, "Sacre Bleu ! Wouf wouf ! Je suis le sexy, dirty chien" écrit le Time en Franglais.
Après toute cette effervescence autour du président, l'attention se porte sur la maîtresse : "Qui est Julie Gayet ?", titrent les belges et les américains, qui  la connaissent à peine. Ses portraits font le tour du monde : Julie Gayet n'est plus une inconnue, Julie Gayet n'est plus une actrice de second rôle. Non, Julie Gayet tient le premier rôle du premier jour du reste de sa vie.  
Le 14 janvier, la presse annonce sa nomination au jury de l'Académie de France à Rome et 16 jours plus tard, elle fait partie des nominés aux César pour la catégorie "Meilleur second rôle féminin"  pour le film Quai d'Orsay. Récemment, elle a même été rajoutée sur l'affiche américaine du film.

Julie Gayet avait toutefois décidé de porter plainte contre Closer, le magazine people qui a révélé sa liaison avec le Chef de l'État et réclamé 50 000 euros de dommages et intérêts, 4 000 euros pour les frais de procédures, ainsi qu'une publication judiciaire sur la moitié de la couverture de l'hebdomadaire. Closer avait décidé de riposter en invoquant le droit à l'information, qui selon l'avocate du journal Me Delphine Pando primait sur l'atteinte à la vie privée.

Aujourd'hui, jeudi 27 mars 2014, le parquet de Nanterre, juridiction géographiquement compétente - le siège de Closer se trouvant à Montrouge dans les Hauts-de-Seine -, a rendu son verdict. Si le magazine est condamné à payer des dommages et intérêts à Julie Gayet, le droit à l'information semble avoir été pris en compte, au regard de la somme de départ demandée par l'actrice. Il devra par ailleurs publier la condamnation en couverture.
Une chose est sûre pour Julie Gayet, il y aura bien un "avant et un après Closer".

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Julie Gayet © Sipa