L'Uber du sexe, ou la prostitution à portée de smartphone

Une jeune Autrichienne de 28 ans a lancé Ohlala, dit le Uber du sexe. Via son application, des hommes paient pour des rendez-vous avec des femmes...

Vous sortez de soirée. Votre premier réflexe est désormais de vous munir de votre smartphone, de lancer Uber, de cliquer sur "commander" et d'attendre maximum 5 minutes qu'un chauffeur vienne vous chercher pour vous ramener saine et sauve chez vous. Avec son concept, l'application  a révolutionné la vie de pas mal de fêtard(e)s et a aussi inspiré d'autres concepts plus... discutables.
Pia Poppenreiter, 28 ans, a lancé en août, à Berlin, une appli sur le même principe de demande géolocalisée. Un homme signale sur Ohlala le type de "service" qu'il recherche : quel genre de rencontre, pour combien de temps et à quel prix. Il reçoit ensuite une liste de jeunes femmes prêtes à répondre à ses critères et proches du lieu où il se trouve.
Un site d'escort-girls nouvelle génération ? Que nenni, rétorque sa créatrice. "Nous ignorons s’il s’agit de prostitution ! Si les gens vont manger ensemble ou faire l’amour, nous n’en savons rien, et ça les regarde ! Pour moi, c’est simplement du temps rémunéré", déclarait-elle... Avant de cracher le morceau pour Le Tube de Canal +. Interviewée par la chaîne française et au bout de plusieurs entretiens, la femme d'affaires concède qu'Ohlala est bien un site d'escorting, mais reste evasive sur l'utilisation qu'en fait chaque fille qui décide de s'inscrire. Un discours pseudo-féministe à base de "chacun est libre de passer ses soirées comme il l'entend", qui dissimule des échanges sexuels tarifés sur lesquels elle s'enrichit. Pour elle, ce sont d'ailleurs "les femmes qui portent le pantalon", comme elle l'a précisé au Monde. Si c'était réellement le cas, les demoiselles pourraient également s'inscrire à la recherche d'un partenaire à s'offrir. Quoi qu'il en soit, en un seul mois, le site allemand contoversé aurait réussi à toucher 10 000 utilisateurs réguliers.
Un succès sûrement dû au fait que la jeune femme soit familière des plateformes de ce type. En avril 2014, elle aavit lancé Peppr, la première appli de prostitution sur mobile. Une sorte d'Ohlala, mais beaucoup plus explicite, qui se définit comme "l'application mobile pour réserver du divertissement érotique". Environ 120 filles seraient inscrites.
Fortement critiquée, cette plateforme n'a pas empêché Pia Poppenreiter de lancer son nouveau concept et de vouloir l'exporter. Après Berlin, elle a étendu son champ d'action à Frankfort et Munich. Son vœu désormais ? Faire dire "Ohlala" à d'autres pays, dont la France.

© Capture d'écran Ohlala