Réunion sur l’autonomisation des femmes à l’ONU : la présidence chinoise fait polémique

Dimanche 27 septembre, le président chinois Xi Jinping a dirigé une réunion sur l'autonomisation des femmes à l'ONU. Ce choix a suscité de nombreuses critiques, alors que la Chine retient prisonnières au moins 11 militantes en faveur des droits des femmes.

C'est un "honneur" qui a fait grincer quelques dents. Dimanche 27 septembre 2015, le président chinois  Xi Jinping a mené les débats à l'ONU dans le cadre d'une réunion sur l'autonomisation des femmes. Il a notamment annoncé la création de 100 écoles pour filles dans les pays en voie de développement et a promis que la Chine allait "faire davantage en matière d'égalité des sexes". 
Mais plusieurs organisations de protection des droits de l'Homme, dont Amnesty International, ne sont pas dupes. Celle-ci a ainsi dénoncé "l'hypocrisie" du chef de l'Etat, alors que près de 11 militantes sont emprisonnées en Chine. Amnesty International cite les cas de Su Changlan, une ancienne institutrice qui a milité contre les mariages précoces, et Wang Yu, une avocate ayant notamment combattu les violences sexuelles subies par des écolières. Toutes les deux ont été arrêtées et incarcérées pour "incitation à la subversion de l'Etat". 
Au mois de mars déjà, cinq militantes avait été placées en détention après avoir manifesté contre le harcèlement sexuel, lors de la Journée internatoniale de la femme. Face au tollé provoqué à travers la planète, elles ont été libérées en avril, mais sont toujours harcelées par les forces de l'ordre. Au total, entre 2013 et 2015, le gouvernement chinois a mis un terme aux activités de trois ONG défendant les droits des femmes. 
Hillary Clinton a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux. La candidate démocrate à la présidentielle américaine a posté sur Twitter : "Xi Jinping organise une réunion sur le droit des femmes aux Nations unies tout en persécutant les féministes ? Quelle honte !"

Xi Jinping © Ron Sachs/NEWSCOM/SIPA