Les Marocaines jugées pour avoir porté une robe ont été innocentées

Poursuivies pour "outrage à la pudeur" pour avoir porté des robes jugées indécentes, Sanae et Sihame ont été acquittées par le tribunal d'Agadir, au Maroc, lundi 13 juillet. Elles risquaient entre un mois et deux ans de prison.

Le tribunal d’Agadir a rendu son verdict lundi 13 juillet suite à l’arrestation de deux jeunes femmes parce qu’elles portaient des robes jugées provocantes. Sanae et Sihame, 19 et 23 ans, ont finalement été innocentées.
Cette relaxe a été saluée par les associations qui avaient pris la défense des accusées. Fouzia Assouli, présidente de la Fédération de la ligue des droits des femmes, a déclaré : "Cet acquittement est positif et signifie que porter ce type de vêtement n'est pas un crime." Elle espère également que ce procès permettra "d’accélérer l’adoption de la loi criminalisant la violence à l’égard des femmes qui tarde à voir le jour".
Maître Houcine Bekkar Sbaï, l’un des avocats chargés de la défense de Sanae et Sihame, a salué "une victoire non seulement pour ces deux femmes mais également pour l’ensemble de la société civile qui s’est mobilisée". Il a rappelé que "personne ne [pouvait] s’ériger en gardien de la religion et de la morale".
Les deux jeunes femmes avaient été arrêtées sur le marché d’Inezgane, dans le sud-ouest du pays, à la mi-juin, alors qu’elles allaient travailler. Elles avaient été encerclées par un groupe de commerçants, qui estimaient leur tenue inappropriée. Poursuivies pour "outrage à la pudeur", elles risquaient un mois à deux ans de prison. Plusieurs manifestations de soutien avaient eu lieu dans tout le Maroc et un groupe, intitulé "Mettre une robe n’est pas un crime", avait vu le jour sur Facebook.
La police a arrêté deux des agresseurs des jeunes femmes. Leur procès n’a pas encore commencé. Ils encourent entre un mois et deux ans de prison. Fouzia Assouli a également indiqué au Huffington Post Maghreb que Sanae et Sihame avaient porté plainte pour harcèlement sexuel contre quatre de leurs agresseurs.