Deux Marocaines poursuivies pour avoir porté une robe

Sanae et Sihame, deux Marocaines de 19 et 23 ans, sont poursuivies pour "outrage à la pudeur" pour avoir porté des tenues jugées indécentes. Leur procès s'est ouvert à Agadir et a suscité une vague d'indignation dans le pays.

Le Maroc est en ce moment divisé par le procès de deux jeunes femmes, qui s’est ouvert lundi 6 juillet à Agadir. On ne leur reproche ni d’avoir volé un bien, ni d’avoir agressé quelqu’un mais "seulement" d’avoir porté une tenue jugée indécente, une jupe en l’occurrence.
Agées de 19 et 23 ans, Sanae et Sihame, toutes les deux coiffeuses, ont été arrêtées le 16 juin sur le marché d’Inezgane, dans le sud-ouest du pays, sur le chemin du travail. Elles ont été encerclées par des commerçants et des passants qui estimaient leurs tenues "contraires aux bonnes mœurs". En clair, leurs jupes étaient considérées comme trop courtes. Les jeunes femmes se sont alors réfugiées dans une boutique en attendant l’arrivée de la police, qui les a aussitôt considérées comme coupables.
Elles sont poursuivies pour "outrage à la pudeur" et risquent entre un mois et deux ans de prison, en vertu de l’article 483 du Code pénal marocain. Le verdict doit être rendu le 13 juillet.
Cette affaire a déclenché de nombreux mouvements de protestation, notamment à Rabat, Casablanca et Marrakech, fédérés sous le slogan "Mettre une robe n’est pas un crime". Une page Facebook a également été créée en soutien aux deux jeunes femmes. Une pétition a été lancée et a déjà récolté plus de 25 00 signatures.
Un communiqué de la Sécurité nationale précise que deux des agresseurs du marché d’Inezgane ont été arrêtés vendredi 3 juillet pour harcèlement sexuel et agression. Ils encourent un mois à deux ans de prison. Comme Sanae et Sihame. La justice marocaine met donc au même niveau une agression et le fait de porter une jupe.