Syrie : en prison, les femmes vivent l'horreur

Le Réseau Euro-Méditerranéen des Droits de l’Homme (REMDH) a rendu un rapport effrayant sur les conditions de détention des femmes syriennes, entre viols et tortures.

La Syrie a fait l’objet d’un rapport d’observation sur une période de deux ans entre 2012 et 2014 par le réseau Euro-Méditerrannéen des Droits de l’Homme (REMDH). L’organisation y dénonce le traitement fait aux femmes détenues dans les prisons par le régime de Bachar el-Assad. 
Entre les mises en isolement, les violences physiques et sexuelles et les privations de nourriture, les Syriennes sont les premières victimes du conflit armé. L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) fait état de plusieurs milliers de femmes qui seraient concernées par ces traitements inhumains, aussi bien dans les prisons officielles que non-officielles.
Le REMDH s’est appuyé sur les témoignages d’ex-prisonnières. Leila, 38 ans, militante des droits de l’Homme, raconte qu’elle a été interrogée dans la prison de Lattaquié à l’Ouest du pays, où elle s'est retrouvée nue, dans une chambre froide alors qu’elle avait ses règles. L’interrogatrice est restée de marbre. Lamia, autre militante syrienne de 24 ans, dit avoir été électrocutée puis accrochée pendant six jours au plafond. Sawsane, mère de famille, témoigne de sa détention en septembre 2012 et des viols qu’elle a subis, parfois devant son fils de seize ans. 
De manière générale, le calvaire continue à la sortie de prison pour ces femmes, qui sont alors rejetées par leur famille. Ces traitements ignobles et les réactions de leurs proches les poussent à l'exil, provoquant un impact immédiat sur la crise des réfugiés syriens et l'avenir des communautés.

© Emrah Gurel / Sipa