Eurovision: la France doit-elle s'obstiner ??

Au terme d'un grand raout de plus de trois heures organisé à la Wiener Stadthalle de Vienne, l'Eurovision a consacré le beau gosse suédois Måns Zelmerlöw... et fait la déception de notre représentante nationale, Lisa Angell. Nathalie André, la patronne du divertissement de France 2, dénonce une mascarade et s’interroge sur la pertinence de participer au concours l’an prochain.

La Suède, éternelle favorite, a de nouveau remporté samedi soir la grand-messe musicale aux 200 millions de téléspectateurs, grâce à un jeune premier de 28 ans. C'est la sixième fois que le pays d'ABBA - lauréat en 1974 - gagne le concours. Seule l'Irlande a fait mieux (7 victoires). Le séduisant Zelmerlow et son "Heroes" aux rythmes pop et aux sonorités électro, devancent respectivement la consensuelle beauté russe Polina Gagarina (et sa bluette), le trio italien Il Volo et le Belge Loïc Nottet.
En 60 éditions, l'Eurovision, souvent moquée, a su défier le temps. Pour le Belge Jean-Paul Philippot, président de l'Union européenne de radio-télévision (UER/EBU), cette compétition est "le contraire" des autres télé-crochets, tels que The Voice. "C'est la plus grosse audience, non pas pour un format qu'on décline pays par pays, mais pour une émission dans laquelle chaque pays envoie sa carte postale", a-t-il affirmé à l'AFP.

Le message de paix, triste à pleurer, porté par Lisa Angell était-il assez glamour et sexy ?
La chanteuse française termine la compétition en queue de peloton. "N'oubliez pas", une chanson sur la Première guerre mondiale paraissait en décalage avec le reste du programme qui jouait la carte de la bonne humeur un peu naïve et du second degré. Avec seulement quatre petits points, dont trois offerts par l'Arménie, notre égérie de 46 ans fait à peine mieux qu'en 2014, année où la France avait fini dernière du classement avec Twin Twin.
Interrogée par RTL, Nathalie André, directrice de l'unité jeux et divertissement de France 2 -qui avait choisi Lisa Angell pour représenter la France-, dit "avoir pris une énorme claque". "Si tout cela ne dépendait que de moi, j'irai voir les organisateurs et je dirais ''Tchao, on ne sera pas là l'année prochaine''. Elle ajoute furieuse : ''Je ne sais pas si on méritait de gagner, mais je suis certaine que l'on devait être au moins dans le Top 10 ou le Top 15''. Un avis partagé par de nombreux internautes.
Une candidate très sobre (sinistre?) plantée devant son micro, une interprétation tragique, une orchestration vieillotte et une absence totale de mise en scène... Visiblement en colère à l’issue de la cérémonie, l’ancienne directrice de la Star Academy reconnaît toutefois qu’elle n’a pas visé juste avec ce dispositif : "Je me rends compte que l’Eurovision, c’est jeune et moderne. C’est la première fois que je m’occupais du Concours, je découvre qu’il a changé (…) Pour l’an prochain, il faut revoir notre copie", a concédé Nathalie André.

Seul point positif: l’animation télé de la soirée. Le tandem de présentateurs composé de Stéphane Bern (culture générale) et Marianne James (précision musicale) a bien fonctionné. Et ce duo était plutôt culotté, déluré et branché…, lui !

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