Journée de la Gentillesse: les Français, tiraillés

D'après une enquête Ipsos pour Psychologies Magazine, 77 % des Français jugent l’humain par nature "plutôt égoïste"… Pourtant, à titre personnel, 72 % des sondés se déclarent altruistes, 96 % osent se prétendre gentils, 90 % attentionnés, 83 % généreux… Mais s'ils se disent prêts à aider les autres matériellement ou moralement, les Français n'exercent pas leur prodigalité avec tout le monde.
Si 92 % des personnes interrogées déclarent se dévouer régulièrement à un proche (famille, amis), ils ne sont plus que 74 % à être bienfaisants envers un collègue ou une connaissance et seulement 34 % à donner un coup de main à un inconnu croisé dans la rue. Pire, un sondé sur quatre avoue que son envie d’aider diminue lorsque la personne à soutenir est de nationalité étrangère et 15 % lorsqu’elle n’est pas de la même religion.
La peur de l'autre. Loin de culpabiliser de leur absence de prodigalité, 69 % des Français prétextent qu’ils ne peuvent pas prendre en charge toute la misère du monde, 25 % craignent de prendre trop à cœur les problèmes des gens et 24 % estiment que ce n’est pas leur rôle, mais celui d’associations.
Pour ceux qui se rendent utiles et font preuve d'une réelle munificence, ce sont les sentiments de fierté (40 %) et de force (37 %) qui prédominent loin devant l’abattement (29 %) ou la culpabilité (19 %). Charité bien ordonnée commence par soi-même.

Enquête réalisée par Ipsos pour Psychologies via Internet, du 23 au 29 octobre 2015 sur un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population selon la méthode des quotas.