Ces pays qui ont instauré des transports réservés aux femmes

Face au fléau du harcèlement, de nombreux pays ont déjà mis en place des transports réservés aux femmes pour tenter de lutter contre les agressions. Le site du Telegraph a enquêté sur ces différentes expériences pour déterminer si elles étaient ou non positives.

Difficile pour les femmes d'exister dans l'espace public. Que ce soit dans la rue ou les transports en commun, elles peuvent être confrontées au harcèlement. Concernant les transports, un rapport dévoilé en avril par le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes précisait que 100% des utilisatrices y avaient été victimes d'agressions sexuelles. Le gouvernement a réagi en annonçant la mise en place d'un plan de lutte, reposant sur 12 engagements. Certains pays sont déjà passés à la vitesse supérieure en instaurant des wagons ou des bus exclusivement réservés aux femmes, afin de combattre les agressions. Le journal The Telegraph s’est penché sur le phénomène pour savoir si cette méthode était concluante. Les résultats ne sont pas unanimes et varient en fonction des moyens injectés par l’Etat pour mener à bien ces opérations destinées à assurer la protection des femmes. 

Au Brésil par exemple, le journal O Globo a rapporté que les hommes ne respectaient pas les trains de banlieue et les rames de métro réservés uniquement aux Brésiliennes et ce malgré la présence d'agents de sécurité (trop peu nombreux toutefois pour veiller à l'application de cette règle). Idem en Egypte : certains hommes passent outre la privatisation, instaurée en 2007.

L’Inde est souvent confrontée à des agressions sexuelles ignobles et collectives, qui ont incité certaines municipalités à réagir :  New Dehli, Calcutta, Bombay et Chennai ont mis en place des trains exclusivement réservés à la gent féminine mais de nombreux abus sont encore dénombrés.

Au Japon, des rames de métro pour les femmes et certains trains ont aussi été privatisés il y a 15 ans dans la ville de Tokyo et l’expérience y est positive avec une diminution des signalements d’agressions. C’est aussi le cas au Mexique qui, en plus des trains réservés aux femmes, a mis des taxis rose à leur disposition.

Depuis 2014, la Thaïlande a elle aussi privatisé certaines lignes de trains les plus empruntées, une opération couronnée de succès.  

L’opération à Jakarta, en Indonésie, a en revanche été un échec puisque les wagons réservés restaient désespérément vides alors que les autres, mixtes, étaient bondés. La municipalité a finalement abandonné le projet.

Enfin, en Iran,  cette séparation entre les sexes dans les transports en commun existe depuis longtemps, dans un pays où les femmes sont entravées par de nombreux interdits

Espérons que ce genre de mesures drastiques et de "dernier recours" ne fasse pas irruption en France.

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