L'homme qui veut sauver les esclaves sexuels de Daech

Steve Maman, un homme d’affaires canadien, s'est donné pour mission de libérer les esclaves sexuels, femmes et enfants, issus des minorités yazidie et chrétienne, tombés aux mains de l’Etat islamique. Mais sa manière de procéder suscite de vives critiques.

Le groupe terroriste Etat islamique se livre depuis quelques années à une véritable traite d'êtres humains, notamment en ce qui concerne l'esclavage sexuel. L'organisation capture femmes, jeunes filles et enfants issus des minorités yazidie et chrétienne, en Irak et en Syrie, pour ensuite les vendre aux djihadistes. Entre leurs mains, les victimes subissent les pires traitements. Choqué par cette barbarie, Steve Maman, un Montréalais qui a fait fortune dans la vente de voitures de collection, a décidé de leur venir en aide en rachetant leur liberté.
L’homme d’affaires s’est confié au Figaro pour expliquer sa méthode de travail. Il collabore avec des "intermédiaires" basés en Irak, qui sont pour la plupart "des négociateurs d’otages". Ces hommes de main sont en relation avec des contacts dans le Califat et ce sont eux qui négocient directement avec les combattants de Daech. L’opération coûte entre 1 500 et 2 000 euros pour chaque otage libéré. Si le gouvernement canadien apprécie l'action philanthrope de Steve Maman, c’est seul qu’il agit, sans "aucun soutien financier, ni militaire".   
A ce jour, il affirme avoir sauvé 128 femmes et enfants, âgés de 3 à 35 ans. A première vue, son action semble tout ce qu’il y a de plus louable. Malgré tout, des voix s'élèvent contre cette initiative privée. Géographe à l’Université du Québec à Montréal, Frédéric Castel a déclaré au site La Presse : "Plusieurs régimes occidentaux se demandent si c'est la chose à faire puisque quand on commence, ça ne finit plus (…). Et même pour des kidnappings d'otages en nombre de quelques dizaines, on est déjà contre."

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