47 000 salariées iraniennes licenciées à leur retour de congé maternité

Suite à l'allongement du congé maternité de six à neuf mois, 47 000 salariées ont été licenciées après avoir eu un enfant. Les fonds pour financer cette nouvelle législation tardent à arriver et les employeurs préfèrent se tourner vers une main-d'oeuvre masculine, dont la présence est assurée.

Difficile d'être à la fois une mère et une femme active, mais c'est manifestement mission impossible en Iran. Près de 47 000 salariées ont ainsi été licenciées à leur retour de congé maternité au cours des 18 derniers mois. Le chiffre semble disproportionné, et pourtant... Alors qu’une nouvelle loi allongeant le congé maternité de six à neuf mois doit bientôt entrer en vigueur, certains employeurs préfèrent engager des salariés masculins, considérés comme moins coûteux puisque leur présence est assurée.
Car ces licenciements sont bien motivés (à défaut d’être justifiés) par des difficultés économiques. Touché par une profonde récession, l’Iran a été contraint d’adopter un budget d’austérité au mois de mars. Si la loi concernant l’allongement du congé maternité est bien entrée en vigueur, les fonds pour la financer - près de 890 millions d’euros - se font encore attendre. Quelques 160 000 mères actives seront concernées par ce nouveau congé maternité de neuf mois.
Mais un cadre de l’Organisation de la sécurité sociale iranienne a mis en garde contre les effets pervers de cette nouvelle législation, qui se traduirait par une précarisation des mères actives : "De nombreux diplômés sont prêts à travailler pour des salaires moins importants. Si le congé maternité est porté à 9 mois, le nombre de femmes qui risquent d'être renvoyées à leur retour au travail devrait considérablement augmenter."
La levée partielle des sanctions internationales pesant sur l’Iran devrait toutefois avoir un impact positif sur l’économie et le marché du travail. Le Centre iranien des statistiques a rappelé que le taux de chômage des femmes était de 19,2% en 2014. A titre de comparaison, il se situe à 9,6% en France au premier trimestre 2015.

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