Vie pro : les femmes progressent aux postes à responsabilités

Si les femmes sont plus nombreuses à accéder à des secteurs autrefois réservés aux hommes ou à reprendre les rênes de l'entreprise familiale, elles sont aussi soumises à un stress plus important. Telles sont les conclusions du cabinet d'audit KPMG, auteur d'une étude sur les femmes dirigeantes.

Le cabinet d’audit et de conseil KPMG a réalisé, entre 2003 et 2013, une étude sur l’évolution de la place des femmes aux postes de direction, auprès de 600 dirigeants (400 femmes et 200 hommes). Modes d’accession, motivations et objectifs : le bilan final vient dêtre dévoilé et il n’est pas des plus positifs. 
Même si elles sont plus nombreuses qu'avant à la tête d'entreprises de plus de 50 salariés et s'imposent dans des secteurs décrits comme "traditionnellement masculins", tels que l'automobile et l'énergie, le "plafond de verre" qui pèse sur les femmes chefs d'entreprises reste une réalité.
Leur proportion n’a ainsi augmenté que de 1,2 point en dix ans
(14,1% des chefs d’entreprises étaient des femmes en 2013 alors qu'elles représentent 48% de la population active française). Les dirigeantes d'aujourd'hui sont aussi plus jeunes que celles d'hier : si en 2003, 12,1% des femmes aux postes de direction avaient entre 30 et 40 ans, dix ans plus tard, les trentenaires occupent 18,2% des plus hautes fonctions. Une évolution que l'étude analyse comme "un signal positif pour l'avenir".
Si hommes et femmes deviennent tout autant dirigeants en créant leur propre entreprise ou en bénéficiant d’une promotion interne, les femmes sont plus nombreuses que leurs homologues masculins à accéder aux fonctions à responsabilités par transmission familiale (22% contre 16% pour les hommes). Un chiffre très encourageant pour Jacky Lintignat, directeur général de KPMG, car "il montre que les dirigeants n’hésitent plus à confier la direction à leur fille alors que jusqu’à peu le réflexe était de se tourner vers leur fils", comme il l'a expliqué au Monde.   
Sur le plan psychologique, celui-ci assure que les femmes chefs d’entreprises souffrent d’un manque de confiance en elles. Cet état d’esprit, associé à des doutes sur leur légitimité, est caractéristique des femmes entrepreneurs pour le directeur général. Elles seraient également plus sensibles à la pression que les hommes. Le stress arrive ainsi en tête des difficultés rencontrées dans le cadre du travail pour 21% d’entre elles, alors que seuls 13% des hommes le déplorent.  
Les leaders féminins se sentent aussi plus investis quand il s’agit d’améliorer la situation des femmes dans leur entreprise. La parité, on y vient (petit à petit). Reste encore à améliorer l'égalité entre les sexes.