Baby boom au Japon : plus de filles que de garçons

Depuis le séisme du 11 mars 2011, les spécialistes ont remarqué que parmi les nouveau-nés japonais, on comptait plus de filles que de garçons.

Etrange phénomène. Après la catastrophe de Fukushima, certains on fait l'amour comme s'ils devaient "mourir demain". Neuf mois plus tard, le Journal of Human Biology remarque un mini-baby boom très localisé au Japon. Autre fait étonnant : parmi ces nouveau-nés, Ralph Catalano, chercheur à l'université de Berkeley, constate une baisse de 2,2% du nombre de garçons. Etonnant certes, mais pas rare : en 2008 lors de la crise financière aux Etats-Unis, le même phénomène s'était produit, de même qu'après de tremblement de terre de l'Aquila en 2009 en Italie.
Pour l'expliquer, le chercheur évoque une un lien avec l'évolution : en naissant, les garçons ont plus de chance d'être prématurés en raison de leur faible poids que les filles. Dans une situation où la mère serait stressée, il lui serait donc plus avantageux d'avoir une fille. Il existerait une sélection naturelle in utero. Les spécialistes ne savent pas si ce sont les femmes qui conçoivent moins de garçons ou bien si une partie des bébés masculins n'arrivent pas à terme.
Pour William James, chercheur à l'University College à Londres, la raison serait toute autre. D'après lui, le niveau de testostérone du père pourrait avoir un effet déterminant sur le sexe de l'enfant. D'autant qu'en période de stress, ce niveau de testostérone aurait tendance à baisser : les hommes produiraient alors plus de spermatozoïdes avec le gène X (féminin).

bb
Baby boom post-catastrophe au Japon : plus de filles que de garçons © Lee Jin-man/AP/SIPA