Poésie en poèmes

Une première partie sur les différentes formes poétiques, pour vous mettre en bouche !

Je vous propose dans cette chronique et celle à venir, un bref aperçu des formes poétiques que vous pourrez rencontrer au cours de vos lectures. Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive car il existe une grande variété de styles.

Parlons tout d’abord d’une forme poétique apparue au Moyen Age : la Ballade.

La Ballade est un poème lyrique, à forme fixe, qui se compose de trois strophes symétriques par leur nombre de vers et leur mesure (longueur), ainsi que par la position des rimes.

Je vous propose de lire le poème de F. Villon en suivant le lien ci-dessous afin de mieux comprendre les fondements de la Ballade.

http://www.lettres-persiennes.net/textes-extraits/francois-villon/ballade-pendus.php

L’Elégie est un poème lyrique où s’alternent le plus souvent des hexamètres (six pieds) et des pentamètres (dix pieds). Ces poèmes expriment généralement les sentiments nostalgiques consécutifs à un deuil ou à une déception amoureuse.

Un célèbre poème servira d’exemple (poème que je vous conseille de lire au plus vite car si vous ne le connaissez pas, vous ratez une petite merveille de la littérature !).

Extrait de « Le pont Mirabeau » d’Apollinaire

« Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
 
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
 
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
 
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure »



Le madrigal est un genre très utilisé jusqu’au XVIIIème siècle. Il s’agit généralement d’une déclaration d’amour adressée à l’élu(e) de son cœur. Le madrigal ne répond à aucunes règles en termes de rythme et de rimes. Cependant, certains comme Jean Bertaut, en utilisent malgré tout (rimes AABCCB) :

 

« Quand je revis ce que j’ai tant aimé,

Peu s’en fallut que mon feu rallumé

N’en fît l’amour en mon âme renaître;

Et que mon cœur, autrefois, son captif,

Ne ressemblât l’esclave fugitif

À qui le sort fait rencontrer son maître. »

 

Le rondeau est un petit poème fixe. Sa forme classique comprend treize vers, avec seulement deux rimes (AABBAAABAABBA). Les premiers mots du rondeau doivent se retrouver après le 8ème et le 13ème vers, en guise de refrain. Je vous invite à lire le poème de Vincent Voiture : « Ma foi, c’est fait de moi», pour illustrer ce descriptif :

  http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/ma-foi-c-est-fait-de-moi      

« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge »

 

Vous connaissez sans doute tous ces vers. Il s’agit là d’un célèbre sonnet de Joachim du Belay : « Heureux qui, comme Ulysse, a fait un bon voyage ». Un sonnet (de l’italien « petite chanson ») est un poème de quatorze vers, importé au XVIème siècle par le poète Clément Marot. S’il était par essence composé d’alexandrins, on le trouve sous toutes les formes aujourd’hui. Le sonnet comporte normalement deux quatrains (sur deux rimes) et deux tercets.

 

Voilà pour cette première partie. La suite, dans quelques jours ! Et d’ici là, n’hésitez pas à écrire un petit rondeau ou un petit sonnet sur la plage pour nous en faire part !!