L'arrivée du Rallye Aïcha des Gazelles : un moment magique

Colère de l'océan Atlantique, pluies torrentielles sur les remparts de la Sqala (qui abrita les corsaires du sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah, puis le tournage d'Othello d'Orson Welles), le site portuaire historique d'Essaouria, l'ancienne Mogador des Portugais puis des Français, tremble sous l'orage. Le vent souffle. Le ciel et la mer se rejoignent dans un gris sombre et profond.

Embellie

Nuages épars et effervescence sur l'esplanade. Il est 9h, samedi, lorsque l'on entend vrombir les premiers moteurs. C'est finalement sous un soleil inespéré que toutes les participantes du Rallye Aïcha des Gazelles, femmes triomphantes perchées sur leur véhicule, débarquent sur la plage et franchissent la ligne d'arrivée, symbolisée par une allée de drapeaux aux couleurs des partenaires de l'évènement. La musique s'en mêle. Sur le sable encore mouillé, des bouts de choux arborent d'adorables T-shirts "bravo maman" ou "Gazelles en herbes". D'autres enfants, plus grands, ont déployé des banderoles, et les "hommes", conjoints et pères livrés à eux-mêmes depuis deux semaines, trépignent en tentant d'apercevoir leur dulcinée. Moment de gloire, cris de joie, larmes parfois, scènes d'effusions, les retrouvailles sont touchantes à regarder. Il y a de l'amour et de la fierté.

Quelle victoire d'être ici

Malgré des gilets crasseux et des cernes sous les yeux, ces femmes, âgées de 18 à 65 ans, issues de 36 nations différentes, sont toutes radieuses, sublimes, différentes aussi. Elles ont dans leur regard, dans leur sourire, une expérience inoubliable, cet idéal du dépassement de soi qui les a réunies, et les valeurs de solidarité, de partage et de respect qui ont fait leur quotidien.

Poussière des dunes, éclats de rires, résonance des vagues : la corniche d'Essaouira est d'une beauté exquise. L'émotion est au rendez-vous. C'est une chance infinie que de pouvoir profiter de cet instant unique.

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