Guillaume Musso : "Je ne suis pas dans la séduction" Un homme placide

Vous êtes le romancier français le plus vendu dans le monde, vos ouvrages sont traduits en 35 langues. Vous êtes un homme riche. Qu'ont changé vos droits d'auteur dans votre quotidien ?
Guillaume Musso : J'ai été professeur d'économie dans le sud-est de la France pendant dix ans. Je sais négocier, mais je n'ai aucune fascination pour l'argent. Je ne suis pas un féru de mode ou d'automobile. J'ai acheté un bel appartement à Paris et une maison près d'Antibes, ville où je suis né. Je me permets de voyager sur un coup de tête, de partir à l'autre bout du monde pour visiter une exposition d'art contemporain, ma passion. Je retourne aussi fréquemment aux Etats-Unis. Je m'intéresse beaucoup à la gastronomie. Mon plus grand luxe, c'est de prendre le temps d'écrire, c'est un immense confort. La contrepartie, c'est une activité très sédentaire que j'exerce au détriment d'une bonne hygiène de vie. Je ne fais pas de sport, je ne suis pas soucieux de ma santé.

Racontez-nous une journée type...
Guillaume Musso : Ce n'est pas très glamour. Mes histoires ont une maturation lente. Il m'a fallu 4 ans pour conceptualiser mon dernier roman, et 10 mois pour le rédiger. La trame de "La Fille de Papier", je l'ai à l'esprit depuis l'adolescence. Je ne suis pas dans un travail intensif, mais extensif. Je m'autorise des moments de contemplation: je bois du café, regarde le ciel...
Il y a aussi un long travail de polissage pour donner une impression de fluidité. Dans cet opus, j'ai coupé 100 pages. Comme dit Anna Gavalda : "il faut beaucoup de boulot pour faire croire que l'on ne s'est pas foulé".

Vous savourez votre notoriété ?
Guillaume Musso : Je suis fier de mes romans, des témoignages d'affection de mes lecteurs, mais la célébrité ne m'apporte rien. Je n'ai pas de problèmes d'ego. Je préfère que l'on reconnaisse mon nom que ma tête. Et c'est le cas. Personne ne m'arrête dans la rue. Chaque matin, dans le métro, ou dans les transports en commun, je me retrouve en face de personnes qui lisent mes bouquins, et m'ignorent, royalement. J'adore ce paradoxe.

De quoi avez-vous peur ?
Guillaume Musso : Je crains de perdre l'amour, de perdre mes proches. Je sais que la vie est fragile. Depuis le jour où, à 24 ans, j'ai frôlé la mort dans un accident de voiture, j'ai une vision stoïcienne : j'accepte les choses telles qu'elles sont. Mon quotidien est un savant dosage entre acceptation du malheur et caractère battant, entreprenant. Je ne supporte pas l'acharnement pervers sur les plus faibles. Je peux en venir aux mains si une situation me met hors de moi.

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