Troublante Victoria

Ne vous fiez pas au visage angélique de "Victoria". Au cinéma le 1er juillet, cette jeune Espagnole expatriée en Allemagne vous réserve deux heures de stress dans les rues de Berlin. Sans répit.

La Victoria de Sebastian Schipper ne ressemble à aucune des Victoria que l'on connaît. Celle-ci nous embarque, caméra au poing, dans une longue descente aux enfers, aussi glaçante que trépidante, au cœur d'une nuit berlinoise. A peine sortie de boîte de nuit, la Madrilène fait la connaissance d'une bande de mecs, un peu loubards, surtout marrants... Jusqu'à ce que la soirée ne prenne une autre tournure.
Laia Costa, très convaincante, ne laisse aucun répit à ceux qui, tapis dans l'obscurité de la salle aux fauteuils rouges, subissent l'ascenseur émotionnel que sont ces 2h14 pour son personnage. Deux heures quatorze précisément. Chaque minute a son importance : c'est à la fois la durée du film, en plan-séquence, et celle du tournage.
La réalisation en temps réel (et en une seule prise !) est une impressionnante performance cinématographique. Perturbante et terriblement excitante.
On reprochera seulement à cette grisante cavale son histoire trop irréaliste. Bien qu'après tout, sous ses airs de jeune fille de la "vraie vie", Victoria reste un film de cinéma. Et le propre du 7e art, n'est-ce pas de divertir, peu importe la réalité ?

Victoria, de Sebastian Schipper, avec Laia Costa. Au cinéma le 1er juillet.

L'affiche du film © Jour2fête / Version Originale / Condor