Tania Mouraud, une rétrospective : l'exposition incontournable sur une figure de l'art

L'exposition "Tania Mouraud, une rétrospective" se tient jusqu'au 5 octobre 2015 au Centre Pompidou-Metz. A partir du 27 juin, elle se déploie dans la ville et son agglomération avec un parcours dans l'espace public. Peintures, installations, photographies, performances, vidéos sont exposés pour découvrir cette artiste aux messages intemporels. Visite guidée.

L'exposition Tania Mouraud, une rétrospective présente, du 4 mars au 5 octobre 2015, plus de 70 œuvres de manière chronologique et s'étend sur les 1100 m² de la Galerie 2 du Centre Pompidou-Metz.
Il s'agit de la première rétrospective consacrée à l'œuvre de l'artiste.

Cette exposition s'ouvre sur l'acte de l'autodafé de 1968. Tania Mouraud a brûlé ses premières années de pratiques picturales. Puis, le visiteur est invité à découvrir les espaces d'initiation et de méditation des années 70. En résumé, cette partie de l'œuvre de Tania Mouraud veut offrir la possibilité d'"un supplément d'espace pour un supplément d'âme". La création de pièces blanches, vides, est propre à la réflexion et à l'introspection au cœur de la vie quotidienne. En pratique, on peut vivre cette expérience dans l'exposition avec la reconstitution de la chambre de méditation, One More Night. La première a été réalisée en 1969 à la galerie parisienne Rive Droite. Une expérience unique !
En avançant et dans le prolongement de cette interrogation sur l'identité, on ne peut que remarquer la série de 14 photographies de 1973, nommée People call me Tania Mouraud, présentant l'artiste à différents âges. Ces clichés nous rapprochent un peu plus de Tania Mouraud. 
Dans la suite de son œuvre, la Parisienne abandonne la photographie et l'image pour s'intéresser au langage. Les mots deviennent son outil de travail. Avec l'œuvre Percept As Concept, de 1973 et recrée en 2015, le texte vient se poser sur un matériau sans valeur : des bâches de chantier.
A la fin de l'année 1977, elle se lance dans une nouvelle aventure artistique et investit la rue en collant 54 affiches avec le mot "NI". Il faut voir dans cette négation, une prise de position anonyme et l'exploration de l'espace public. L'artiste brouille les pistes entre art et artisanat et donne un caractère décoratif aux mots.
Toujours dans notre cheminement, on arrive dans une autre dimension du travail de Tania Mouraud : le rapport à l'Histoire et à ses silences. On retiendra Sightseeing, film créé en 2002. Tourné à l'arrière d'une voiture, il montre une lente traversée d'un paysage enneigé, avec le son d'une clarinette. Il s'achève sur un plan silencieux, avec l'entrée du camp de concentration du Struthof à Natzweiler en Alsace. Un déchirement.
La rétrospective s'achève sur Ad Nauseam. Cette installation sonore se fait légèrement entendre dans toute l'exposition. On peut voir défiler des plans d'une usine de recyclage avec le processus de destruction de livres. Le grondement sonore accompagne les images et mime le bruit des machines broyeuses. Une véritable expérience sensorielle. 
Cette rétrospective vous donnera l'occasion d'embrasser toute l'oeuvre de Tania Mouraud, mais aussi de la vivre à travers diverses expériences qui s'offriront à vous. Vous pourrez aussi suivre le parcours lié à la rétrospective dans la ville de Metz, à partir du 27 juin. Plus d'informations ici.