Violées et pendues : les Indiennes, victimes de crimes sexuels

D'après les chiffres officiels, une femme est violée toutes les 22 minutes en Inde. Hier, une fille de 19 ans a été retrouvée pendue à un arbre, dans son village au Nord du pays. C'est le deuxième cas similaire en deux jours, le quatrième en l'espace de deux semaines. Consternant.

De nouvelles affaires de viols en réunion et de meurtres suscitent l'indignation en Inde. Une jeune femme de 19 ans a été retrouvée pendue à un arbre à l'aide de son dupatta (long foulard) à proximité de Moradabad, à trois heures de Delhi, dans l'Etat d'Uttar Pradesh. 
Mercredi, une femme de 45 ans avait été retrouvée pendue et sa famille a déclaré qu'elle avait été violée et tuée. Selon son époux, elle a été agressée, car elle s'en était pris à des trafiquants d'alcool. Quatre policiers seraient également impliqués dans l'agression sexuelle d'une femme, refusant de verser un pot-de-vin pour faire libérer son mari incarcéré. "A 23h30, alors qu'il n'y avait personne, l'inspecteur adjoint m'a emmenée dans son bureau et m'a violée", a déclaré la victime à la chaîne CNN-IBN.

Le 29 mai dernier, deux adolescentes de 12 et 14 ans étaient retrouvées pendues à un manguier après avoir été violées en réunion dans le district de Badaun. Trois de leurs agresseurs présumés et deux policiers ont été inculpés et placés en détention. 

Les autorités de l'Uttar Pradesh, l'État le plus peuplé du pays, sont mises en causes pour leur inaction. La présidente de l'organisme public National Commission for Women a exhorté le chef du gouvernement de l'État, Akhilesh Yadav, à démissionner, jugeant "honteux" l'immobilisme. Les autorités de cet État "ont non seulement été incapables de protéger les femmes, mais ils n'ont même pas le contrôle de leur police", a-t-elle dit sur la chaine NDTV.

Le durcissement des lois décidé après le viol en réunion dans un bus et la mort d'une étudiante à New Delhi fin 2012 n'est pas parvenu à enrayer la hausse des agressions sexuelles et des assassinats que subissent les femmes.La situation est alarmante, affligeante.