Le Sénat serait-il macho ?

Le Sénat compte un quart de femmes. A la suite des élections sénatoriales du dimanche 28 septembre 2014, le pourcentage de femmes sénatrices a légèrement progressé. Il est passé de 22% en 2011 à 25% aujourd'hui, soit 10 femmes de plus sur les sièges du Palais du Luxembourg. Si, en trois ans, il y a eu une progression, elle aurait dû être plus importante.
Deux associations féministes ont dénoncé, le "machisme" du Sénat. Pour Osez le Féminisme, "les stratégies développées par les partis pour contourner les règles visant à assurer la parité" viennent "s'ajouter au bilan peu glorieux de la Haute Chambre en matière de droits des femmes".
Les associations LGBT et EfRONT-é-e-s attribuent la sous-représentation féminine au Sénat au mode de désignation des sénateurs. "Si chaque liste doit être composée alternativement d'un(e) candidat(e) de chaque sexe, la grande majorité des listes ont un homme à leur tête", expliquent-elles. Nathalie Goulet, seule femme a s'être présentée à la présidence du Sénat, s'est désistée. Le parti centriste lui a préféré son président François Zocchetto.
Le HCEfh (Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes) appelle les partis politiques à condamner ce stratagème anti-parité et à prendre des mesures. Selon l'article 4 de la Constitution, les partis politiques disposent d'un levier puissant : ils contribuent eux même à la mise en œuvre du principe de parité. Ils pourraient donc ne pas rattacher les sénateurs élus sur une liste dissidente au groupe politique dont ils sont issus.
Le HCEfh rappelle que depuis la loi du 4 août 2014 pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, le principe de parité est censé être présent dans toutes les sphères de la société. Les élections sénatoriales prouvent que l'on en est encore loin.