Les médias sexistes, privés de subventions ?

Le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes propose que l'Etat donne ses subventions aux pouvoirs publics sous la conditions qu'elles respectent l'égalité femme-homme.

Pas de parité, pas de subventions. Voilà ce que veut faire appliquer le Haut Conseil à l'Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) dans un rapport remis lundi à Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, et à Pascale Boistard, secrétaire d'Etat au droit des femmes. Les domaines qui peuvent subir cette sanction sont : les médias, la communication institutionnelle et l'éducation.
Ce rapport souligne que "les pouvoirs publics se doivent d'être exemplaires", en parlant d'"éga-conditionnalité".
Le HCEfh rappelle quelques chiffres pour inciter à être plus vigilant. Ainsi à la télévision, les femmes n'occupent que 32% du temps de prise de parole et ne représentent que 1/5 des experts invités dans les médias. Pour prévenir les débordements dans les programmes diffusés sur le service public, il est préconisé dans le rapport de définir "un outil de la modulation de la contribution à l'audiovisuel public" qui s'appliquerait à toutes les formes de médias journalistiques.
L'Etat et les collectivités locales ne sont pas en reste pour le HCEfh. Ils devront s'engager à respecter la parité dans leur communication institutionnelle, pour continuer à percevoir leur budget annuel de 880 millions d'euros. Les collectivités et l'Education nationale, qui financent les manuels scolaires, sont aussi proposées pour vérifier à l'aide d'une grille d'indicateurs veillant "à la présence de femmes, quantitativement, comme qualitativement, ainsi qu'à la valorisation des femmes dans l'histoire des savoirs". 

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A la télévision, les femmes n'occupent que 32% du temps de prise de parole. © Public Sénat capture d'écran