#BringBackOurGirls : les manifestations de soutien aux lycéennes interdites

La police a annoncé, lundi 2 juin, l'interdiction des manifestations dans la capitale fédérale nigériane, Abuja. Le manque d'explications des autorités est fortement contesté par les manifestantes du mouvement #BringBackOurGirls.

Depuis le rapt des lycéennes nigérianes le 14 avril 2014, par le groupe djihadiste Boko Haram, c'est tout le pays qui s'indigne et manifeste dans la capitale Abuja. Lundi 2 juin, la police a annoncé l'interdiction de ces manifestations de soutien "pour des raisons de sécurité". Un argument immédiatement contesté par les organisatrices et leur avocat, qui se questionnent sur les réelles motivations du président Goodluck Jonathan, très critiqué pour son impuissance face aux attaques islamistes. Cette interdiction vient renforcer l'inquiétude de la population.
L'attentat meurtrier au stade de football de Mubi du week-end du 31 mai et les nombreux heurts au cours des protestations peuvent expliquer la décision du gouvernement. Mercredi 28 mai, des débordements ont aussi eu lieu dans les rangs de la manifestation : des jeunes hommes ont attaqué les manifestantes à coups de bouteilles, de pierres et de chaises. Le chef de la police Joseph Mbu ajoute que cette interdiction répond au danger d'une probable infiltration d'"éléments dangereux" qui peuvent déclencher des "explosifs", faisant allusion aux hommes de Boko Haram.
Malgré tout, les manifestantes trouvent que ces arguments ne sont pas suffisants pour justifier la décision. "Nous sommes en train de rassembler tous nos documents pour contester cette interdiction", déclare Femi Falana, leur avocat, qui s'appuie sur la constitution du pays et le principe de la liberté de manifester au Nigéria. 

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Plus de 200 lycéennes nigérianes sont encore entre les mains du groupe armé Boko Haram.  © Capture d'écran Amnesty International