Italie : une ministre noire victime de racisme

Xénophobie dans La Botte. Cécile Kyenge, nouvelle ministre de l'Intégration du gouvernement italien a été victime d'une déferlante d'insultes.

"Guenon noire", "zouloue", "singe congolais", "négresse" ou encore "ministre bonga-bonga", voici les insultes proférées à l'encontre de Cécile Kyenge, ministre de l'Intégration du nouveau gouvernement italien et première femme noire à intégrer le gouvernement transalpin.
Une vague de racisme incompréhensible à laquelle Cécile Kyenge fait front : "Je ne suis pas de couleur, je suis noire, et je le répète avec fierté." L'Italie n'est pas un pays raciste", a-t-elle souligné même si la Ministre a avoué être "surprise et blessée". A la suite de cette rafale de violence verbale, elle a néanmoins trouvé du soutien auprès du Premier ministre Enrico Letta et le ministre de l'Intérieur Angelino Alfano qui ont déclaré : "Nous sommes fiers d'avoir Cécile Kyenge dans notre gouvernement".
L'ophtalmologiste originaire d'Emilie-Romagne en République démocratique du Congo est arrivée en Italie à 18 ans. Elle a obtenu la nationalité en se mariant. Son entrée au gouvernement est synonyme d'espoir pour les Italiens venus d'ailleurs qui ont du mal à se faire entendre, mais le chemin semble encore long.
Des faits similaires se sont déjà produits au cours du "calcio" (football) transalpin, lorsqu'un joueur d'origine ghanéenne, Mario Balotelli avait été injurié par des supporteurs mimant des singes depuis leur place dans les gradins.
L'Office national contre les discriminations raciales a organisé en mars une semaine contre le racisme dans les stades. Le gouvernement a ouvert une enquête concernant les insultes lancées à l'encontre de Cécile Kyenge.

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Cécile Kyenge, Ministre de l'Intégration d'Italie © Luigi Mistrulli/ Sipa Pre/SIPA