Women On Web : l'IVG médicamenteuse en ligne
Pour celles qui tombent enceintes sans le désirer, un service en d'aide ligne baptisé "Women on Web" soutient les femmes pour qu'elles aient accès à des avortements médicalisés.
Selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour 2008, 21,6 millions d'avortements à risque ont eu lieu dans le monde cette année-là et 47 000 femmes seraient mortes des suites d'une IVG pratiquée illégalement.
Pour limiter ce désastre et venir en aide aux femmes dans le besoin, la néerlandaise Rebecca Gomperts a lancé une organisation nommée Women on Web. Elle propose aux femmes qui vivent dans un pays ou l'avortement est illégal de livrer par la poste les deux médicaments nécessaires pour pratiquer une interruption de grossesse, pour la somme moyenne de 90 euros. Un suivi médical en ligne est également mis à la disposition des "patientes".
Bien sûr, l'envoi des colis n'est pas automatique. Pour avoir accès à ce service, il faut d'abord répondre à plusieurs critères : vivre dans un pays ou l'IVG est restreinte, être enceinte d'au moins 9 semaines et ne souffrir d'aucune "maladie grave". Un questionnaire doit ensuite être rempli. Et les 25 réponses sont soumises au contrôle d'un médecin conventionné qui décide si oui ou non, la femme peut bénéficier des médicaments. Pour l'instant, ce sont près de 2 000 femmes par mois qui ont fait appel à Women on Web.
Implantée dans de nombreux pays, l'organisation doit batailler dur pour que les femmes reçoivent le colis qui leur est destiné. Selon le New York Times Magazine, de nombreux douaniers brésiliens n'hésitent pas à confisquer les paquets lors de leur arrivée à l'aéroport. Les patientes doivent alors se rendre, à leurs frais, dans les pays voisins pour mettre un terme à leur grossesse.
Women on Web, soulève quand même quelques questions primordiales. Le service en ligne a l'avantage de pouvoir s'exporter partout et de rendre l'IVG accessible à (presque) toutes. Mais qu'en est-il du suivi médical indispensable suite à la prise des comprimés ? Si le site en propose un en ligne, celui-ci ne remplace pas pour autant l'avis d'un médecin compétent, capable de dire, si oui ou non, l'interruption volontaire de grossesse a bien eu lieu..
