L'alphabétisation des femmes pourrait changer le monde
L'Unesco rappelle que l'alphabétisation des femmes a le pouvoir de réduire le taux de pauvreté, d'éviter la mortalité infantile et d'améliorer le développement des pays pauvres.
Si l'école est une plaie pour certains enfants peu studieux, elle représente un rêve inaccessible pour 781 millions de personnes. Le 8 septembre, lors de la journée mondiale de l'alphabétisation, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a tenu à rappeler les enjeux liés à l'éducation et surtout à celle des femmes. "L'alphabétisation change la vie et même davantage, elle en sauve", a déclaré Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco.
Une femme qui sait lire et écrire a plus de chances de prendre sa vie en main : elle a alors les capacités nécessaires pour s'informer sur la santé, décrocher un emploi, mieux gérer son quotidien et "participer pleinement à la société", comme le mentionne le rapport publié par l'organisation.
En chiffres, les répercussions de l'alphabétisation des femmes en disent long sur l'importance de cette cause : elle permettrait de réduire de 15 à 49 % la mortalité infantile et de 66 % la mortalité maternelle, selon le niveau d'instruction. Les femmes lettrées sont capables de se renseigner sur les risques liés à la grossesse, comprendre les campagnes de prévention, se faire suivre par une sage-femme...
L'Unesco pointe du doigt d'autres conséquences positives. Par exemple, les femmes qui savent lire et écrire sont plus à même de s'émanciper du pouvoir des hommes. Elles sont alors moins nombreuses à se marier à un âge précoce et à tomber enceintes très jeunes.
Le rapport va encore plus loin : "Quand le niveau d'instruction moyen de la population d'un pays donné augmente d'une année, la croissance annuelle du PIB par habitant progresse de 2 à 2,5 %." Ainsi, 171 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté à conditions que les enfants terminent l'école avec la capacité de lire.
Dans le monde, 16 % de la population adulte est analphabète. Un fléau qui touche davantage les femmes : elles représentent deux tiers des analphabètes et leur situation ne s'est pas améliorée depuis 20 ans, contrairement au taux d'analphabétisme qui a, lui, reculé de 12 % depuis 1990. Le changement, c'est pour quand ?
