Presque la moitié des Françaises a déjà été suivie dans la rue

Se faire suivre par un inconnu en rentrant chez soi est l'une des plus grandes craintes des femmes. A raison : une récente étude Ifop révèle que 44% des Françaises ont déjà subi cette forme de harcèlement de rue. D'autres chiffres de l'enquête sont tout aussi effrayants.

Presque la moitié des Françaises a déjà été suivie dans la rue
© loganban - 123RF

On ne répétera jamais assez à quel point le harcèlement de rue est dangereux, vicieux, usant. Cette pression quotidienne épuise psychologiquement ses victimes : les femmes. A l'occasion de la semaine internationale contre ce fléau, le site viehealty.com a demandé à l'Ifop de réaliser une étude* pour mieux cerner cette violence, que Marlène Schiappa compte transformer en infraction d'outrage sexiste passible d'une amende de 90 euros.

On y apprend notamment que 81% des citoyennes ont déjà été brutalisées dans l'espace public, dont 26% au cours de l'année écoulée. Si les regards lourdingues et les provocations verbales sont les formes d'attaque les plus souvent rencontrées dans la rue (par 68% des personnes interrogées), d'autres chiffres glacent carrément le sang. Plus de 4 femmes sur 10 (44%) ont été suivies sur leur trajet alors que 45% ont lourdement été abordées alors qu'elles avaient montré leur désintérêt.

Les jeunes citadines (homosexuelles et/ou musulmanes), principales cibles

Toujours plus grave : 41%  des Françaises ont été touchées, frottées ou pénétrées dans la rue (21%) ou les transports (38%). L'institut de sondage note que ce dernier lieu commun est plus favorable aux agressions sexuelles : 3 sondées sur 10 affirment avoir été victimes de frotteurs dans un bus, un train ou un métro.

Toutes ne sont pas exposées à ces violences au même degré. Les moins de 25 ans sont les plus touchées par le harcèlement de rue (55% de cet échantillon témoigne avoir été victime dans l'année). De la même manière, les jeunes femmes peu aisées, habitantes en ville, homo ou bisexuelles et musulmanes semblent les principales cibles des agresseurs.

* enquête menée sur un échantillon de 2 008 femmes, représentatif de la population féminine résidant en France métropolitaine âgée de 15 ans et plus.