L'Amérique latine en marche contre les meurtres sexistes

Il n'y en aura "pas une de moins". Une armée de femmes en colère a protesté, de Buenos Aires à Mexico contre les violences sexistes qui meurtrissent l'Amérique latine, après le meurtre d'une adolescente. Rébellion nécessaire, en images.

La grève est symbolique, mais les violences sont bien réelles. Les Argentines ont cessé de travailler une heure mercredi 19 octobre, entre 13h et 14h, pour crier leur colère après un nouveau meurtre barbare. Quelques jours plus tôt, Lucia Pérez, 16 ans, a été droguée et violée par deux dealers. Sa vie s'est arrêtée quand son cœur a lâché alors que ses bourreaux l'empalaient vivante. L'atrocité même. "Le cas de Lucia Pérez a servi de détonateur pour réclamer justice pour toutes les femmes qui souffrent de la violence machiste", a déclaré une des dizaines de milliers de manifestantes descendues dans les rues en fin de journée.
À 17 heures, le collectif Ni Una Menos ("Pas une de moins") a demandé aux citoyennes de se vêtir de noir et de se retrouver place de Mai, à Buenos Aires pour clamer leur exaspération dans un pays où une femme est tuée toutes les 36 heures. Le mouvement a été suivi dans plusieurs pays d'Amérique latine, du Mexique à la Bolivie, en passant par le Paraguay.
Dans cette partie du monde, le mot féminicide est presque devenu banal, Les femmes sont tuées parce qu'elles sont femmes. Il a d'ailleurs rejoint la loi dans 15 Etats latino-américains. En Argentine, il est considéré comme une circonstance aggravante et il est puni d'une peine de prison à perpétuité.
Le Brésil s'est soulevé il y a quelques mois contre les violences machistes et la culture du viol qui sévit dans ses rues. Le Mexique lutte toujours contre les milliers d'assassinats de femmes passés sous silence. En Argentine, déjà en juin 2015, 200 000 personnes avaient protesté contre le sexisme meurtrier... Visiblement en vain.