La place Filles du Calvaire devient le Calvaire des Filles et ça devrait vous inquiéter

Depuis lundi 10 octobre, un des lieux mythiques de Paris a été renommé. La place "Filles du Calvaire" est devenu le "Calvaire des Filles" et tout le monde devrait se soucier de cette nouvelle appellation, loin d'être anodine.

La place Filles du Calvaire devient le Calvaire des Filles et ça devrait vous inquiéter
© Twitter @laurencerossignol

Paris, 10 octobre 2016. Face au Cirque d'hiver, en haut du quartier du Marais et en bas de la rue Oberkampf, la bien connue place des Filles du Calvaire a fait peau neuve. La voilà renommée en "Calvaire des Filles" et estampillée de plusieurs panneaux bleus avec des visages de fillettes. Dernière toquade de la Mairie ? Installation de street-art ? Non, juste la nouvelle campagne de Plan International, l'ONG de lutte pour les droits des enfants.

Afin de marquer le coup pour le Journée internationale des filles, ce 11 octobre 2016, l'association a un plan qu'elle relaie à l'aide du hashtag #LesFillesOntUnPlan sur les réseaux sociaux. La mission que chacun peut aider à remplir a pour but de stopper la déscolarisation, les mariages précoces et toutes les violences faites aux jeunes filles à travers le monde.
Parce qu'il est toujours bon de le rappeler : les chiffres sont terrifiants. Une fille sur 5 d'un pays en développement ne peut aller à l'école quand une sur 3 est mariée de force avant ses 18 ans (soit 15 millions de mineurs devant l'autel tous les ans). Par jour, 194 fillettes meurent d'une grossesse précoce et 11 millions d'enfants de 5 à 17 ans sont exploitées à la maison.

"L'alphabétisation des filles permet de faire progresser le PIB"

La faute aux tradition, à la pauvreté et à une société qui a d'autres préoccupations. Pourtant, éradiquer ces fléaux pourrait résoudre une partie des problèmes qui concernent tout le monde. Il a été prouvé que l'alphabétisation des filles pouvait réduire de 15 à 49% la mortalité infantile et avoir des conséquences économiques positives. Selon Plan, "augmenter de 10 % la fréquentation de l'école par les filles permet de faire progresser le produit intérieur brut (PIB) d'un pays de 3 % en moyenne". Des chiffres en adéquation avec un rapport de l'Unesco daté de 2014, qui avançait que 171 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté rien que grâce à la scolarisation des filles, bien souvent premières victimes de la pauvreté.

Initiée par l'ONU Femmes depuis 2011, la Journée internationale des filles tend à lutter contre la discrimination, la violence et l'inégalité des chances. Cette année, les Nations Unies mettent l'accent sur le mariage forcé, à l'origine des violences domestiques, de la déscolarisation et de tout le mal qui en découle.
Ces noces contraintes, comme le reste des violences faites aux filles sont un des objectifs de l'Agenda 2030 des Nations Unies, censé aboutir à "zéro exclusion, zéro carbone, zéro pauvreté". D'ici là, le "Calvaire des Filles" prendra fin le 11 octobre au soir à Paris. À quand la fin de leur calvaire à l'échelle mondiale ?