Dites bonjour aux clichés vivants lors de la Journée des Femmes

Officialisée par les Nations Unies, la Journée internationale des droits des femmes est censée promouvoir l'égalité. Une initiative louable, trop souvent servie par de mauvaises interprétations. Passage en revue des rencontres fortuites que vous pouvez faire le 8 mars, avec quelques astuces pour en réchapper.

Dites bonjour aux clichés vivants lors de la Journée des Femmes
© Daniel Villeneuve/123RF

Une Journée pour sensibiliser aux droits des femmes c'est peu, mais c'est déjà bien. Si le 8 mars est censé rappeler au monde que nous sommes victimes de sexisme, de violences et d'inégalités, c'est aussi le jour où les personnalités se révèlent. Du pseudo féministe à la militante survoltée, on vous présente les énergumènes de la Journée internationale des Droits des Femmes (avec quelques conseils pour leur survivre).

Le goujat malgré lui

Il vous offre des fleurs, vous appelle pour vous souhaiter bonne fête ou paye son verre de kir pour l'occas' : le goujat malgré lui confond la Journée des Femmes avec la Fête des mères. Pour lui, il n'est pas question de s'interroger ou de lutter pour l'égalité des sexes, mais bien de rendre hommage à la féminité, la sensibilité et la beauté des petits êtres fragiles qui l'entourent.
Comment le gérer ? Organiser un point droits des femmes et payer votre tournée de whisky, pour lui montrer ce que c'est, l'égalité.

Le lourdingue graveleux / La comique pas classe

Version masculine, il a préparé ses meilleures vannes à base de "comment appelle-t-on une femme qui..." (celles qui chutent avec du cul). Version féminine, elle se croit tout permis sous prétexte que "roh ça va, si on peut plus rire !". Le lourdingue graveleux et la comique pas classe se reconnaissent par leur humour misogyne, exacerbé en cette journée de lutte contre les stéréotypes.
Comment les gérer ? Répondre à leurs blagues par un regard noir et ne surtout pas essayer d'argumenter. Vous finiriez par rire, jaune.

Le pseudo féministe / La fausse engagée

Ils trouvent que "c'est super de consacrer" UNE journée aux femmes. Le 8 mars, c'est génial de parler des inégalités, de pointer du doigt les violences faites aux femmes. Les 364 autres jours, ils se sentent beaucoup moins concernés et ne se retrouvent pas dans le combat pour l'égalité des sexes. Les droits des femmes, c'est comme les lentilles : une fois par an (pour la bonne conscience).
Comment les gérer ? Gratter la part féministe qui sommeille en eux pour leur ouvrir les yeux et les rallier à votre cause.

L'opportuniste

S'il est commerçant, il profite du 8 mars pour faire une promo "spéciale femmes". Si elle est esthéticienne, elle a mis en place l'opération "8 % de réduction sur l'épilation du maillot". S'il ou elle est connecté/e, il ou elle tente de lancer un #femmesjevousaime ou un #femmefiere pour gagner des followers.
Comment les gérer ? Boycotter les bars et autres commerces qui tentent d'amadouer la cliente, voire les afficher sur les réseaux sociaux. Pour les autres, un seul mot d'ordre : troller.

Le macho revendiqué / La sexiste qui s'ignore

Il ne comprend vraiment pas pourquoi on consacre une journée aux femmes alors que "quand même, elles peuvent voter maintenant". Elle s'interroge sur une journée dédiée au sujet alors que "quand même, on n'a pas à se plaindre". Généralement, ils se rejoignent sur un point : ils "en ont marre des féministes qui veulent culpabiliser les hommes". 
Comment les gérer ? Poser une bonne demi-journée et reprendre point par point, de manière pédagogique et avec beaucoup de patience, les bases des combats féministes : non, ce n'est pas normal de gagner moins qu'un homme à compétences égales, ni de se faire toucher les fesses dans les transports parce qu'on a mis une jupe. Allez, courage.