L'Irlande du Nord maintient ses restrictions contre l'avortement

Tout reste à faire en Irlande du Nord. Le 11 février 2016, le parlement a voté : les femmes enceintes suite à un viol ou un incestes ou dont le foetus connaît une malformation risquant d'entraîner la mort à la naissance n'ont toujours pas le droit d’avorter. Considérée comme un meurtre, l’IVG est passible de prison dans le pays.

L'Irlande du Nord maintient ses restrictions contre l'avortement
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L'espoir aura été de courte durée. La loi sur l'avortement, extrêmement restrictive, reste la même en Irlande du Nord. Le 11 février 2016, le parlement a confirmé l'illégalité de l'IVG, en cas de viol, d'inceste ou de malformation du foetus. Depuis deux ans, la loi sur la protection de la vie durant la grossesse fait débat. L'interruption volontaire de grossesse (IVG), considérée comme une atteinte au droit à la vie et un meurtre, est passible de prison. De nombreuses manifestations ont été organisées pour demander sa dépénalisation. En vain.
Pays de tradition catholique, l'Irlande base la problématique de l'avortement sur des valeurs religieuses qui empêchent l'abrogation du 8e amendement de la Constitution sur le droit à la vie, qui interdit du même coup l'interruption de grossesse, même en cas d'inceste, de viol ou de malformation du foetus. Certaines femmes partent donc en Angleterre pour avorter.
Ce n'est pas le cas de Nicola  qui, par manque de moyen, a dû se plier à la loi de son pays. Elle a expliqué son calvaire à Amnesty International. Alors qu'elle est enceinte de 19 semaines, une échographie décèle une anomalie chez son foetus, qui risque d'être fatal au bébé. La jeune femme souhaite donc interrompre sa grossesse, mais n'a pas l'autorisation des médecins, qui risquent 14 ans de prison s'ils pratiquent un tel acte. Seule la mise en danger de la vie de la mère est un critère pour justifier une intervention. Contrainte de porter le bébé jusqu'à confirmation de sa mort, Nicola, qui a connu des complications suite à cette grossesse forcée, prouve à Amnesty International que ce point est discutable : "Si le déclenchement m'avait été proposé dès le début, tout ce traumatisme aurait pu m'être épargné, j'en suis convaincue." Un long chemin reste encore à parcourir en Irlande du Nord, alors que la France a célébré en janvier 2015 le 40e anniversaire de la légalisation de l'IVG.

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