Zimbabwe : les mariages précoces interdits

Le Zimbabwe a fixé l’âge légal pour se marier à 18 ans. Toutes les noces de filles mineures déjà célébrées n’auront aucune valeur aux yeux de la Constitution.

Zimbabwe : les mariages précoces interdits
© Sylvie Bouchard

Le Zimbabwe a voté l'interdiction des mariages précoces des jeunes filles mineures, mercredi 20 janvier 2016. L'âge l'égal pour s'unir a enfin été repoussé à 18 ans, au lieu de 16. Cette loi est rétroactive : tous les mariages de jeunes filles déjà prononcés n'auront pas de valeur aux yeux de l'Etat. Le plan d'action national évoqué en novembre 2015 lors du premier Sommet de l'Union africaine sur le mariage des enfants a donc porté ses fruits. Les neuf membres de la Cour constitutionnelle ont annoncé que "personne au Zimbabwe ne pourra se marier y compris sous le régime de la loi coutumière ou sous couvert d'un rite religieux avant d'avoir atteint l'âge de 18 ans". Et heureusement ! Une fois mariées à un homme qu'elles n'ont même pas choisi, les jeunes filles ne sont plus scolarisées et tombent enceintes. Un avenir tout tracé et loin d'être réjouissant qui touche également l'Inde.
Au Zimbabwe, ce combat a été mené par deux femmes, Loveness Mudzuru et Ruvimbo Tsopodzi, elles aussi mariées de force. Leur avocat, Maître Tendai Biti, salue "un coup décisif à l'exploitation des enfants" en ajoutant à l'AFP : "Il incombe maintenant aux législateurs de dire quelles seront les peines encourues par ceux qui se marient (avant 18 ans) ou qui forcent un enfant à se marier." L'Unicef, fonds des Nations unies pour l'enfance, avait révélé en novembre 2015 que le nombre de mariages précoces passerait de 125 millions à 310 millions en Afrique en 2050 si rien n'était fait. Une avancée réjouissante qui, avec le temps, pourrait concerner plusieurs pays africains, comme le Niger ou le Tchad, où le taux de mariages forcés explose.

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