Deux sœurs condamnées à être violées en Inde

Deux jeunes femmes, âgées de 15 et 23 ans, ont été condamnées par un conseil de village en Inde à être violées et exhibées nues. Elles payent pour leur frère, qui s'est enfui avec une femme mariée, appartenant à une caste supérieure.

La situation de la femme semble reculer toujours un peu plus en Inde. La nouvelle affaire qui suscite l’indignation depuis ce week-end le prouve. Deux sœurs, âgées de 15 et 23 ans, ont été condamnées fin juillet par un conseil de village, exclusivement masculin, à être violées et exhibées nues, le visage peint en noir. Leur tort ? Leur frère s’est enfui avec une femme mariée, appartenant à une caste supérieure, celle des Jat.
Pour échapper à cet odieux châtiment, les sœurs et leur famille ont fui et craignent désormais pour leur vie. Amnesty International a rapporté que leur maison avait été vandalisée peu de temps après leur départ. L’ONG a qualifié cette sentence d’"odieuse, illégitime et illégale" et a mis en ligne une pétition pour venir en aide aux jeunes femmes. Elle totalisait plus de 171 000 signatures le matin du 31 août. La femme avec laquelle s’est enfui leur frère, a priori enceinte de son amant, serait elle aussi en danger.
En Inde, le système des castes régit le fonctionnement de la société. Les membres des différentes castes sont souvent victimes de discrimination : les Intouchables, ou Dalits, auxquels appartient la famille des victimes, sont totalement exclus de la société indienne et les Brâhmanes, les lettrés, sont les plus influents. Les conseils de villages, souvent composés d’hommes issus des castes supérieures, veillent au maintien de l’ordre et au respect des traditions. Bien que considérés comme illégaux par la Cour suprême indienne, ils font autorité dans les zones les plus reculées du pays.
Cette nouvelle affaire illustre un peu plus la situation déplorable de la femme en Inde et s’ajoute à une longue liste d’affaires ignobles. En juin 2014, deux adolescentes ont été violées et retrouvées pendues à un arbre. En janvier 2015, une jeune femme, tombée amoureuse d’un homme appartenant à une autre communauté, avait été condamnée à subir un viol collectif.     

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