Elle court un marathon sans tampon pour briser un tabou

Kiran Gandhi a choisi de participer au marathon de Londres, en avril 2015, sans tampon, ni protection d'aucune sorte, alors qu’elle avait ses règles. Un geste assumé par la jeune femme de 26 ans qui entend lutter contre le tabou qui entoure ce phénomène cyclique féminin.

La 35ème édition du marathon de Londres s'est tenue le 26 avril dernier. Parmi les coureurs prêts à suer, une jeune musicienne, Kiran Gandhi, était aussi prête à saigner. La veille de la compétition, la jeune femme de 26 ans se rend compte qu’elle a ses règles et décide de courir sans tampon pour sensibiliser les jeunes filles qui vivent leur période de menstruation comme une honte, mais aussi pour celles qui doivent mentir ou qui renient ce phénomène, partout dans le monde. 
Kiran Gandhi raconte ses motivations sur son site : "J'ai couru avec le sang qui coulait le long de ma jambe pour mes soeurs (...) et pour dire que oui, les règles existent et on fait avec chaque jour.La jeune féministe raconte qu’elle ne se voyait pas courir 4h49 (son temps durant la course) avec une protection qui l’aurait gênée, ni abandonner le marathon pour lequel elle s’était préparée toute l’année.
Son action militante est devenue virale quatre mois après l’évènement sportif et suscite des réactions discordantes. Certains internautes, et parmi eux des femmes, trouvent son geste répugnant. On peut lire sur Twitter : "Donc une femme a couru le marathon sans tampon. Pour sensibiliser sur les règles. Je reviens, je vais vomir ", ou encore "Elle est un peu folle de faire un marathon dans cet état...". D’autres saluent cet acte courageux : "La nana court un marathon pendant ses règles, moi quand je les ai, je suis incapable de marcher 10 mètres de suite", et aussi "Parfait. Courageuse". Des messages accompagnés des hashtags #shero (contraction de "she" et "hero") et #noshame ("pas de honte"). 
Qu'on approuve ou non, cette histoire a eu l’effet positif d’évoquer ce phénomène féminin encore incompris et condamné par beaucoup. En Bolivie par exemple, selon les croyances ancestrales,  les filles n’ont pas le droit de jeter leur serviette hygiénique à la poubelle car cela pourrait entraîner des maladies, voire même des cancers… 

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