Egalité professionnelle: Rebsamen fait la loi, les féministes se révoltent

Avec son projet de loi sur le dialogue social, François Rebsamen ne pensait sûrement pas s'attirer les foudres des féministes. Pourtant, près de 35 000 personnes craignent que l'égalité professionnelle ne recule si le texte est voté. Explications.

François Rebsamen est dans le viseur des féministes. Son projet de loi sur le dialogue social, présenté au Conseil des ministres le 22 avril, s'est vivement fait attaquer en début de semaine par des défenseurs des droits des femmes, qui n'ont pas hésité à lancer une vaste campagne sur Internet. Accompagnée du hashtag #SOSEgalitéPro, la pétition de Change.org signée Yvette Roudy, première ministre des Droits des femmes, avance que "le texte prévoit de supprimer purement et simplement tous les outils de l'égalité professionnelle du Code du travail".
Les signataires font référence au "rapport de situation comparée", menacé de disparition par le projet de loi du ministre du Travail. Ce rapport contraint les entreprises à établir un bilan de l'égalité professionnelle en son sein. L'employeur peut ainsi être sanctionné financièrement à hauteur de 1% de la masse salariale quand les femmes sont discriminées par rapport aux hommes. S'il est supprimé, les féministes craignent que l'égalité pro ne passe à la trappe. Surtout que le texte de Rebsamen prévoit également de tirer un trait sur la commission de l'égalité professionnelle, obligatoire pour les entreprises de plus de 200 salariés.
Avec près de 35 000 signatures en quelques jours, la pétition Ne supprimez pas l'égalité professionnelle ! a réussi à attirer l'attention du gouvernement. François Rebsamen, Marisol Touraine et Pascale Boistard, secrétaire d’Etat aux Droits des femmes, ont tenu à calmer les féministes en colère via un communiqué commun. "La transmission de toutes les informations qui existent aujourd’hui dans le rapport de situation comparée entre les femmes et les hommes remis au comité d’entreprise demeurera obligatoire", écrivent-ils. Avant de l'assurer : "L’obligation de négocier sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (...) demeure inchangée." Une réponse qui n'a pas convaincu Yvette Roudy et ses alliés. "Aucune réponse sur la disparition d'une négociation spécifique sur l'égalité professionnelle", peut-on lire, entre autres remarques, sur leur page Change.org. Leur mot d'ordre ? "On continue" !