Décès de Michèle Manceaux, journaliste et féministe

Femme engagée, elle avait mis l'écriture au service du combat des femmes. Michèle Manceaux a succombé à une infection pulmonaire.

C'est une pionnière de l'émancipation, une figure du féminisme qui nous quitte. L'écrivaine Michèle Manceau s'est éteinte à l'âge de 82 ans, à l'hôpital Cochin, à Paris, a annoncé sa famille.

Militante en faveur de l'indépendance algérienne, puis aux côtés de la gauche de Mai 68, cette blonde aux yeux bleus d'origine juive a soutenu la cause palestinienne, raconté Marguerite Duras (son amie et sa voisine dans le village de Neauphle-le-Château). Elle a milité pour l'égalité des genres, donné la parole aux femmes de la banlieue ouvrière, à celles du Mozambique. Elle a raconté le Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC), signé en 1971 le Manifeste des 343 Salopes pour la légalisation de l’IVG et publié, dès 1980, un ouvrage sur la dépression, un tabou à l'époque. Sa vie durant, au plus près des femmes, elle leur a donné la parole.

"Elle écrit comme elle vit: elle court, elle court", disait d'elle Françoise Giroud, qui était sa rédactrice en chef à l'hebdomadaire L'Express et son mentor. Michèle Manceaux a débuté sa carrière à L'Express peu après la fondation du magazine dans les années 50 et a ensuite été reporter au Nouvel Observateur. Editorialiste pour Marie Claire de 1978 à 2008 et grande voyageuse, elle est l'auteur de 24 récits et romans dont "Anonymus" (1983), avec lequel elle a obtenu le Prix de l'Académie française.

Michèle Manceaux  © SIPA