Mariée à 9 ans, mère au foyer, pieuse: la femme modèle selon Daesh

L'Etat islamique dévoile son guide de bonnes pratiques à l’usage des femmes djihadistes. Au programme: épouses recluses, mariées dès neuf ans et destinées à la maternité. Sidérant.

"Aujourd’hui, le problème est que les femmes ne remplissent pas leurs tâches fondamentales, le rôle cohérent avec leur nature profonde." Telle est l’introduction d’un document publié sur un forum djihadiste par la brigade al-Khansaa (une milice entièrement féminine) le 23 janvier 2015. Intitulé "Les femmes de l'État islamique : manifeste et étude de cas", ce guide de la "femme modèle" est censé "clarifier le rôle des musulmanes et les réalités de la vie et de l’existence consacrée des femmes de l’Etat islamique".
Ainsi promeut-il l’idéal d’une femme mère au foyer, qui se doit de procréer (le combat de l’Etat islamique se voulant sur plusieurs générations). Il attaque également le mode de vie des occidentales et exhorte les musulmanes du monde entier à rejoindre l’organisation. 
Voici les règles les plus effarantes citées dans ce manifeste :

  • L’âge du mariage idéal se situe autour de 16 - 17 ans, mais il est autorisé bien plus tôt. "Il est légitime pour une fille d’être mariée à l’âge de 9 ans. Les plus pures d’entre elles seront mariées à l’âge de 16 ou 17 ans, lorsqu’elles sont toujours jeunes et actives", peut-on lire.
  • Les petites filles et autres adolescentes doivent apprendre la vie du prophète, l’histoire de l’islam, la Charia (la loi islamique)… Elles doivent aussi savoir coudre, cuisiner et se perfectionner dans les activités liées à la maternité.
  • La femme parfaite doit faire figure d’épouse et de mère avant tout car "la grandeur de sa position, le but de son existence est un devoir divin de la maternité".
  • Les femmes ne sont autorisées à sortir de chez elles que pour combattre en tant que djihadistes si les hommes sont en nombre insuffisant, pour étudier la religion ou pour exercer la fonction de médecin ou d’enseignante (dans le strict respect de la Charia).
  • Les femmes doivent être "cachées et voilées" par "respect pour leur corps" et pour "maintenir la société à distance".
  • La mode occidentale est le fruit du diable : la chirurgie esthétique, les piercings et les "cheveux rasés par endroits et pas à d’autres" sont évidemment proscrits.
  • Les femmes ne peuvent sortir seules et ne sont pas censées travailler, afin de ne pas être corrompues. L’émancipation des femmes occidentales est un exemple à ne surtout pas suivre, car celles qui exercent un métier ont la tête pleine d'"idées corrompues et de croyances de pacotilles".

Enfin, "les femmes ne gagnent rien à penser qu’elles sont égales aux hommes, outre des épines", affirme le texte, dont les auteurs s’offusquent que certaines soient "capables de travailler aux côtés des hommes dans des établissements tels que des banques, où l’on ne trouve même pas une fine feuille de papier pour les séparer".