Amel Bent au Sénégal : "Ces rencontres me donnent une force de lionne !"

Amel Bent est marraine du programme Always-UNESCO pour la deuxième année consécutive. La chanteuse s'est rendue au Sénégal pour constater les avancées des classes d'alphabétisation et rencontrer les femmes qui en bénéficient.

Au Sénégal, plus de la moitié des adultes sont analphabètes et les femmes représentent 60% de ce chiffre alarmant. Une situation que l'UNESCO et le groupe Proctor & Gamble, à travers sa marque Always, ont décidé d'améliorer grâce à un vaste programme d'alphabétisation des femmes. Après deux ans d'actions sur le terrain, les résultats sont éloquents. Avec le PAJEF*, 4 000 femmes de 15 à 55 ans ont pu bénéficier de cours dans environ 200 classes réparties à travers le pays. L'objectif final ? Offrir à 40 000 Sénégalaises le droit de prendre leur vie en main. Amel Bent a été choisie comme marraine de ce combat. Entre la préparation de sa tournée et la sortie de son prochain album, la chanteuse s'est rendue sur place. Le JournalDesFemmes.com l'a suivie là-bas, où son implication et sa gentillesse ont su conquérir les Sénégalaises.

*(Projet d'alphabétisation des jeunes filles et des jeunes femmes au Sénégal)

JournalDesFemmes.com : Vous êtes ici en tant que marraine du programme Always-UNESCO pour la deuxième fois. Que ressentez-vous ?
Amel Bent : La première année, c'était un peu l'inconnu, je découvrais le programme et les femmes qui en bénéficiaient. Aujourd'hui, je suis une marraine plus avertie. Je veux constater que la vie des Sénégalaises a changé grâce au PAJEF. A voir leur réaction sur place et l'accueil qu'elles nous réservent, c'est le cas. Quand on arrive, on se prend toute cette masse d'amour, cette charge émotionnelle...

En quoi l'alphabétisation des femmes est-elle une cause qui vous touche ?
Amel Bent : Un tas de causes me touchent. Comme tout un chacun, la pauvreté et la maladie viennent me violenter. Ce sont des combats perpétuels à mener. L'alphabétisation est l'une des seules solutions qui pourrait diminuer fortement ces fléaux. Les chiffres parlent : on sait par exemple que le Sida se développe deux fois plus vite chez un analphabète... En m'investissant dans ce projet, j'ai l'impression de me battre pour plein d'autres causes.

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Amel Bent au Sénégal © Fiona Ipert

Quel est votre rôle en tant que marraine ?
Amel Bent : Je ne fais pas partie des protagonistes sur place tout au long de l'année, alors je joue un rôle de témoin. J'essaie de mettre un projecteur sur le problème pour sensibiliser les médias, les partenaires et les autres. Je veux jouer de ma notoriété pour créer un espèce d'engouement autour du programme. C'est un effet boule de neige : plus on en parle, plus les gens se mobilisent et ça, ça change la vie des Sénégalaises.

Elles ne vous connaissent pas toutes. Pensez-vous que ça ait de l'importance ?
Amel Bent : Ce n'est pas grave. Ce n'est pas la chanteuse qui vient à leur rencontre. Je veux être ce visage qui symbolise l'espoir pour ces femmes. Je souhaite pouvoir leur dire : "Je veux que vous vous souveniez de ma tête, parce que je vais revenir pour voir ce que vous avez fait, comment vous avez évolué. Et surtout je viendrai avec des gens qui vont aussi se préoccuper de votre histoire."

Vous dites qu'on apprend tous une leçon de vie en venant ici. Et vous, qu'apprenez-vous ?
Amel Bent : Quand je me prends la tête ou que j'ai de grosses déceptions, je repense souvent aux femmes que je rencontre au Sénégal. Elles sont combattantes, fières, dignes. Elles se rendent aux cours alors qu'elles ont une vie surchargée avec des travaux souvent pénibles. En les voyant, on a envie de prendre exemple et d'applaudir. Je ne peux pas leur dire de s'accrocher et, une fois en France dans ma petite vie de chanteuse, me laisser abattre au moindre coup dur. Je ne peux qu'aller puiser la force et la motivation. Ces rencontres me donnent une force de lionne, de "warrior" !

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Amel Bent au Sénégal © Fiona Ipert

Après avoir passé quelques jours riches en émotion au Sénégal, ce n'est pas "difficile" de retourner à sa vie de chanteuse ?
Amel Bent : Pas tant que ça, parce que je n'adhère pas au monde du "showbiz". Peu importe où je vais, je rapporte toujours avec moi mes valeurs, mes convictions. Chanteuse ou pas chanteuse, à Paris ou à Dakar, mon mode de vie est le même. Je sais qui je suis, je dis tout, je parle comme je pense. Mes potes m'appellent même " open cœur " (rires) !

En dehors du terrain, comment véhiculez-vous votre rôle de marraine ?
Amel Bent : Quand je suis en interview, je parle de tous mes projets. Je ne fais pas la différence. Je ne peux pas me rendre sur un plateau télé et ne parler que de mon disque ou de mon investissement pour telle association. Je n'ai pas une facette qui fait la marraine à Dakar, une autre qui fait la chanteuse à l'Olympia. Je ne suis pas schizophrène ! Tout est mélangé, tout est lié. C'est ma manière de défendre tous mes projets, je suis quelqu'un d'entier.

Pour soutenir le programme Always-UNESCO :

- En magasin : A partir du 1er décembre, pour chaque paquet d'Always ou de Tampax acheté, mentionnant l'opération, Always s'engage à aider une fille ou une femme sénégalaise à apprendre à lire et a écrire.

- Sur Facebook : A partir du 1er décembre également, Always invite les Française à manifester leur solidarité sur la fan page Facebook Always France, en donnant un mot qui les inspire et qui résume pour elles le programme. Chaque mot équivaut à un don pour l'UNESCO.