A New Delhi, "capitale du viol", les femmes se rebellent

Après presque trois semaines d'une intense couverture médiatique sur le viol barbare d'une étudiante, les habitantes de la capitale indienne se disent plus angoissées que jamais. Une peur qui les pousse à se protéger.

En Inde, l'an dernier, 24 206 affaires ont été enregistrées par le Bureau national du crime, mais le viol collectif, le 16 décembre, à coup de barres de fer, d'une interne en médecine de 23 ans dans un bus en circulation a fait monter d'un cran le déjà vif sentiment d'insécurité.
New Delhi est depuis longtemps considérée comme "la capitale du viol" . La ville cumule deux fois plus d'affaires d'agressions sexuelles que Bombay et les femmes font beaucoup plus attention qu'ailleurs lorsqu'elles se déplacent la nuit ou dans les transports publics.
Alors que l'inquiétude gagne du terrain dans cette cité de 16 millions d'âmes, des voix s'élèvent pour condamner l'absence de protection offerte par les pouvoirs publics.
Dans les jours qui ont suivi l'agression, les cours d'autodéfense ont été pris d'assaut.
Selon des commerçants, les ventes de bombes au poivre se sont envolées. Les jeunes femmes disent aussi que leurs proches s'inquiètent davantage pour elles. Un quotidien rapportait même la semaine dernière que des femmes avaient fait une demande de licence de port d'armes.
Certaines entreprises dans le secteur de la sous-traitance, comme les centres d'appels téléphoniques, ont aussi commencé à renforcer la sécurité pour le personnel féminin ayant des horaires de nuit.
Les statistiques montrent toutefois que ces mesures doivent surtout servir à se protéger contre un membre du cercle familial ou un voisin, 95% des assaillants présumés dans des affaires de viol étant connus de la victime.

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"A New Delhi, capitale du viol, les femmes apprennent à se défendre"