L'excision, bientôt interdite ?

Avancée majeure pour les droits de la femme : le Conseil des droits de l'homme de l'ONU appelle à une interdiction internationale de la mutilation génitale de la femme. Réponse mi-décembre.

Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a adopté lundi par consensus une résolution appelant à une interdiction internationale de la mutilation génitale de la femme. Elle qualifie l'excision, pratique interdite en France, de "nuisible" et de "menace sérieuse pour l'état de santé des femmes". Selon l'ONU, 70 millions de femmes ont subi cette pratique en 2010 et, d'après l'Organisation mondiale de la santé, 6 000 filles sont excisées chaque jour. Un congrès alarmant avait d'ailleurs rassemblé en septembre 2012, à Casablanca, les représentants d'une vingtaine de pays arabes pour mettre en lumière des chiffres effrayants. La résolution devrait être approuvée par l'intégralité de l'Assemblée générale de l'ONU à la mi-décembre.
Pratiquée dans 28 pays d'Afrique
, au Yémen, en Malaisie, en Irak et même en Amérique du Sud, l'excision date de plusieurs siècles et consiste à effectuer l'ablation du clitoris et parfois d'autres parties génitales de la femme, pendant l'enfance ou l'adolescence, afin de "réguler sa sexualité". Au-delà de la barbarie de cette pratique et de l'atteinte fondamentale à la liberté qu'elle représente, cette opération peut engendrer des douleurs lors des rapports sexuels et des complications pendant l'accouchement.

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L'excision interdite : une avancée majeure pour les droits de la femme. © Szabolcs Szekeres